• Homosexualité & révolution par Daniel Guérin (une approche objective)

    Paru dans FRONT SOCIAL n°8

    [Daniel Guérin a été un militant communiste libertaire tentant de synthétiser marxisme et
    anarchisme. Si en tant que maoïstes nous ne sommes pas d'accord avec lui, depuis nos
    ancêtres du groupe "vive la révolution" qui produisait "ce que nous voulons: tout!", nous
    savons que la lutte des "minorités" pour leurs droits est fondamentale. Guérin, qui a
    également soutenu les prisonnierEs de la RAF, a été une figure de la scène gaie, et ce texte est très intéressant, montrant l'homophobie existant dans la "gauche" par exemple. Ce vieux texte était lié à un autre texte, plus court, intitulé "approche subjective"]

    1.Question de définition

    Commençons par mettre au point une question de vocabulaire. Que faut-il entendre par le mot homosexualité? Quel contenu doit-on donner au mot Révolution?
    Le premier de ces termes est lourd et laid. Il a été fabriqué, à la fin du XIXème siècle, par la
    sexologie germanique. Il désigne l’intérêt qu’un être humain (masculin ou féminin) porte à
    une personne du même sexe. (Je ne traiterai que de l’homosexualité masculine, connaissant mal, et pour cause, l’homosexualité féminine).

    Ceci posé, nous restons encore dans le vague. Car ce penchant peut se manifester de toutes sortes de façon: désincarné, sublimé, ou furieusement physique. Entre mâles, il peut s’adresser à des adolescents, à des hommes faits, voire à des enfants, à des minets comme à des athlètes, à des androgynes fluets ou à des hercules. Il arrive qu’il penche vers le sadisme ou vers le masochisme, qu’il raffole du cuir ou du caoutchouc, que le tente tel ou tel fétiche, qu’il soit actif ou passif ou les deux tour à tour, qu’il ait une prédilection pour les imberbes ou pour les moustachus, les barbus, que la limite d’âge de son partenaire soit plus ou moins élevée, que sa préférence aille aux dimensions du pénis ou à la dureté des muscles, qu’il affectionne la nudité ou préfère l’accoutrement et, dans ce dernier cas, les frusques civiles ou l’uniforme, qu’il pratique la fidélité dans le couple ou le coup de foudre pour le premier venu, ou encore les deux à la fois.

    Mais ces nuances ne sont relativement que vétilles. Beaucoup plus importante est la
    différence entre l’homosexuel exclusif et le bisexuel. Le mot homosexualité ne devrait-il donc cerner qu’une minorité d’individus que les hasards de la vie, ou la répétition pavlovienne, ou encore le complexe de castration ont accoutumé à se détourner du sexe féminin? C’est sans doute le verdict de la morale bourgeoise et chrétienne qui a conféré son caractère extensif et péjoratif à cette manière d’aimer. Le mot devrait tomber en désuétude au fur et à mesure que disparaîtraient les lois homophobes, les préjugés à l’égard de la chose, enfin les foudres d’une Église qui s’obstine d’autant plus à vitupérer contre ce penchant que nombre de ses prêtres - et pour cause - s’y adonnent ou tentent de s’en défendre. Mais nous verrons plus loin que la société bourgeoise, fondée sur la famille, ne renoncera pas si facilement à l’un de ses derniers remparts.

    Soupesons maintenant le mot Révolution. Le terme a été galvaudé. Jusqu’au fascisme qui a osé se prétendre " révolutionnaire ". N’importe quel tyranneau de pays sous-développé a le front de se targuer d’un " Conseil de la révolution ". Quant au bloc des pays de l’Est, qui exercent une dictature impitoyable sur leur prolétariat et commettent l’imposture de nommer " socialisme " leur capitalisme d’État, quant aux partis dits " communistes " qui se font les instruments serviles d’un empire totalitaire, ils ne sauraient se faire passer pour révolutionnaires.

    Mais le mot Révolution ne doit pas être banni pour autant. Il conserve un sens historique précis et irréfutable. Il désigne le soulèvement des masses laborieuses opprimées et exploitées séculairement et leur effort d’auto-affranchissement, en même temps qu’il marque la désaliénation de chaque individu. D’où le rapport dialectique à établir entre les mots homosexualité et Révolution. Le présent cahier s’y efforcera.

    2. Sexualité et homosexualité

    Pour une claire et exacte compréhension du sujet que nous abordons maintenant, il faut se mettre bien dans la tête que l’homosexualité n’est pas un phénomène à part, en quelque sorte spécialisé, mais une simple variante d’une immense propriété de la nature animale et humaine: la sexualité. Elle ne peut donc être comprise et décrite qu’à l’aide d’une investigation globale sur le fonctionnement sexuel. Dans son rapport avec la Révolution, c’est moins de l’homosexualité qu’il s’agit, que de la sexualité tout court, de ce que Freud désigne sous le vocable de libido. Le problème qui se pose à nous est donc celui de la compatibilité entre le libre exercice de l’instinct sexuel et les contingences, les exigences de la lutte révolutionnaire. Baiser beaucoup, serait-ce nuire à l’action révolutionnaire ou au contraire l’exalter?

    Nous nous trouvons ainsi projetés au coeur d’un vieux débat entre militants révolutionnaires. Les uns, comme Robespierre, comme Proudhon, comme Lénine, fondent l’efficacité révolutionnaire sur la " vertu ", sur la continence et prétendent que l’émission trop fréquente de sperme affaiblit, émascule la combativité des contestataires de l’ordre bourgeois. Si nous voulions tirer à la ligne, nous pourrions multiplier les risibles citations de ces farouches gardiens des bonnes moeurs, jusqu’à supputer qu’ils seraient peu doués sexuellement ou qu’il refouleraient d’aberrante façon leurs appétits charnels.

    A leur encontre, d’autres révolutionnaires soutiennent que l’attrait de la volupté n’affadit nullement l’énergie du combattant révolutionnaire mais que bien au contraire l’orgasme va de pair avec la furia militante. Tel a été le point de vue affiché publiquement sur les murs de la Sorbonne par la juvénilité luxurieuse de mai 1968. Bien entendu, il s’agit ici, dans une certaine mesure, de cas individuels, le potentiel sexuel variant d’un être à l’autre, de zéro à l’infini et certains échauffés étant vidés plus vite que d’autres. Tout est également question de proportion et de mesure.

    S’amollir dans les délices de Capoue d’une débauche débridée n’est pas, de toute évidence, la meilleure préparation à l’affrontement révolutionnaire. En sens contraire, une trop longue abstention des rapports physiques peut créer un état de tension nerveuse plus ou moins paralysante, donc peu propice aux audaces militantes. Ici la Révolution et le sport présentent des points communs. Un boxeur, un athlète, au sortit d’une nuit prolongée d’amour, ne sont guère aptes à des uppercuts précis ou à des records chronométrés. En revanche, un excès de chaste surentraînement peut faire du champion une lavette. Les managers le savent fort bien. Que les managers de la lutte sociale veuillent bien s’en inspirer.

    L’homosexualité reproduit les mêmes schèmes. Elle n’a jamais nui, quoi qu’en puissent dire certains tartufes de la lutte de classes, à l’agressivité révolutionnaire, à condition de ne pas verser dans l’excès, dans les multiplicités de la drague. Si elle est objet de certaines réticences de la part de quelques " guides " autoproclamés du prolétariat, c’est pour une tout autre raison. Ils craignent que la dissidence sexuelle, si elle se fait ostensible, ne discrédite leurs militants aux yeux des homophobes, voire qu’elle les rende passibles de chantages et autres avanies.

    Mais ici nous mettons les pieds dans un autre domaine, celui du préjugé, du " tabou ", qui
    frappe encore aujourd’hui, malgré les progrès accomplis, l’ensemble des homosexuels.

    3.Un cas d’espèce

    Je ne saurais taire que dans ma recherche " objective " des rapports pouvant s’établir entre
    homosexualité et Révolution figure une part d’expérience personnelle. Lors de mon entrée
    dans la lutte sociale, je me trouvais être à la fois homosexuel et révolutionnaire, sans
    d’ailleurs pouvoir distinguer nettement quelle pouvait être la part de l’intellect (lectures,
    réflexions) et celle du sensible (attraction physique vers la classe ouvrière, révolte, rejet de
    mon ancien milieu bourgeois). Toujours est-il que pendant de longues années je me suis senti comme coupé en deux, exprimant à voix haute mes nouvelles convictions militantes et, par force, me sentant contraint de cacher mes penchants intimes. Les extraits d’écrits divers que l’on trouvera dans la seconde partie du présent Cahier relatent, je crois, très exactement, cette dichotomie.

    Cruelle, car je suis par nature épris de franchise et extraverti. Je garde difficilement un secret. Je suis même bavard. Me taire, me renfermer m’est pénible. Avec des camarades à qui je portais de l’amitié et avec lesquels je me trouvais en confiance, il me fallait trop souvent me mordre la lèvre pour ne pas m’aventurer dans une discussion sur la sexualité, encore moins défendre, même d’une façon impersonnelle, une version non orthodoxe de l’amour.

    Il m’a fallu attendre jusqu’en mai 68, c’est-à-dire alors que j’avais dépassé la soixantaine,
    pour être délivré de cette lourde et quotidienne cachotterie. Et ce n’est que plus tard encore qu’il m’a été donné par hasard de découvrir que tel compagnon de lutte révolutionnaire de mes débuts dans le mouvement, ne se complaisait qu’avec des garçons, avec ses propres élèves, s’il était enseignant, avec de sémillants " ados " s’il gambillait érotiquement avec eux aux week-ends de la revue Arcadie.

    Au surplus, ma venue aux idées révolutionnaires avait été, pour une part plus ou moins large, le produit de mon homosexualité, qui avait fait de moi, de très bonne heure, un affranchi, un asocial, un révolté. Dans mes essais autobiographiques, j’ai rapporté que mes convictions n’avaient pas tant été puisées dans les livres et les journaux révolutionnaires, bien que j’en eusse absorbé des quantités énormes, que dans le contact physique, vestimentaire, fraternel, pour ne pas dire spirituel, dans la fréquentation des cadres de vie de la classe prolétaire. J’ai appris et découvert bien davantage chez tel marchand de vélos, avec sa clientèle de loubards, dans telle salle de boxe et de lutte libre du quartier de Ménilmontant. J’ai échangé plus de libres et enrichissants propos dans l’arrière-boutique fumeuse de tel petit " resto " ouvrier, peuplé de célibataires endurcis, que dans les appartements cossus des quelques anciens condisciples que je m’étais forcé de continuer à fréquenter.

    J’ai retrouvé dans les cris de révolte de Max Stirner, lorsque bien plus tard m’est tombé sous la main L’Unique et sa propriété, des fantasmes homosexuels proches de ce qu’avaient été les miens. Il est à noter, pour ne rien omettre de mon parcours de toute une vie, que jamais, à aucun moment, de quelque façon que ce soit, l’intensité, la multiplicité, la frénésie de mes aventures homosexuelles n’ont prévalu sur mon intense activité militante en vue de changer le monde, n’ont occulté ma détermination, mon obstination révolutionnaires. Je le dis, non pour me vanter, mais parce que c’est la stricte vérité. Par ailleurs cette concentration sur ce qui a été pour moi l’essentiel ne m’a pas empêché, bien sûr, de boire goulûment à d’autres sources, de me griser de musique, de poésie, d’arts plastiques, de paysages et de voyages, bienfaisantes diversions qui détendent l’esprit pour rendre plus apte ensuite, mieux disposé à poursuivre la lutte militante.

    Dois-je ajouter, enfin, pour détromper les malveillants qui mettraient en doute ma sincérité révolutionnaire - du seul fait que me fascinent les atours des jeunes ouvriers - que d’autres jeunes hommes, non moins attrayants, n’ont influencé en rien mon orientation sociale. Ainsi les charmes des jeunes soldats ne m’ont pas rendu militariste mais, tout au contraire, antimilitariste. De même, la virilité, le harnachement des jeunes nazis, auxquels, certes, je n’ai pas été insensible, n’ont pas fait de moi un fasciste, mais, bien plutôt, un antifasciste intraitable.

    L’effet produit sur moi par les jeunes travailleurs a été, non pas simplement, de les avoir
    désirés mais qu’ils m’aient ouvert la perspective illimitée de la lutte de classes. Ce n’est pas seulement le contact avec la jeunesse laborieuse qui a fait de moi un révolté. En tant qu’homosexuel, j’ai été l’objet d’humiliations et d’outrages ineffaçables. Quelques exemples: on traduisit devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence un éminent professeur de philosophie, grand ami du génial bisexuel que fut Gérard Philippe. Indigné, j’écrivis au procureur de la République que les vrais coupables en la matière étaient ceux qui édictent des lois antisexuelles. L’inculpé écopa deux ans de prison ferme. Sur quoi il m’écrivit tristement que ma lettre, lue à l’audience, avait contribué à alourdir la peine.

    Je me trouvais par hasard non loin de l’entrée des Chantiers de construction navale de la Ciotat lorsque j’ai été soudainement témoin d’une charge policière contre des manifestants, venus avec leurs gosses afin de protester contre le licenciement dont ils venaient d’être l’objet pour activité syndicale. Sommé d’évacuer la chaussée, me voilà bousculé par les flics, que je traite de " garde-chiourmes ". Pour ce mot, on me traduit devant le tribunal correctionnel de Marseille et l’un des argousins, dépêché tout exprès par le commissaire de police ciotaden, fait passer aux magistrats un morceau de papier où l’on m’accuse de voiturer des " petits jeunes ", ce que j’avais fait, mais en toute innocence. Ce " délit " me vaut une amende salée.

    Une autre fois, je suis convoqué, avec ma secrétaire, chez le maire de la Ciotat. On m’en veut pour avoir conseillé aux membres du syndicat agricole, dont je faisais alors partie, de se rendre en délégation à la mairie pour se plaindre de promesses non tenues quant aux
    fournitures d’eau aux agriculteurs. Le maire s’exprime, devant ma collaboratrice, en ces
    termes: " Monsieur Guérin, que vous fassiez l’amour avec un marin, un para, un légionnaire, eh bien, la municipalité s’en fout, mais que vous nous enquiquiniez avec des histoires de flotte, çà, non! " Ma pauvre secrétaire était, comme on dit, dans ses petits souliers. Quant à moi, je serrais les poings de rage.

    La maman d’un jeune joueur nautique à qui j’avais adressé une lettre de fraternelle sympathie crut devoir téléphoner à ma collaboratrice: " Dites à monsieur Guérin que nous ne mangeons pas de ce pain-là ". La muflerie des homophobes ne connaît pas de bornes. Elle est génératrice, oui, de révolte. La révolte est l’école primaire de la Révolution.

    4. Au coeur du sujet

    J’ai toujours nourri une sainte horreur pour le pervers, le cynique, le provocant en matière
    sexuelle. La lecture du marquis de Sade, malgré ses audaces tellement en avance sur son
    temps, n’a cessé de me répugner, dans la mesure où elle tend à avilir, à humilier, à rabaisser l’homme et donc à souiller la sexualité comme l’homosexualité. Le film qu’en a tiré Pasolini m’a été insoutenable et j’ai dû m’enfuir de la salle de projection. De même, j’ai quitté en plein spectacle une représentation de la pièce de Sartre, où trois épaves, dans un enfer imaginaire, évoquent les saloperies qu’ils ont commises au cours de leur vie terrestre.

    En revanche, j’ai vibré à l’unisson avec le génial bonhomme Fourier, lorsqu’il ennoblit et
    sacralise tous les actes charnels, y compris ceux qu’il qualifie d’" ambigus ", car ils font, selon lui, partie intégrante du concept d’Harmonie. Et, du même coup, j’ai maudit le bouquin récent d’un jeune loup de la plume, qui tente de déshonorer l’auteur du Nouveau monde amoureux en essayant de le faire passer pour un vulgaire débauché.

    J’en arrive maintenant au coeur de mon sujet. A mes yeux, le préjugé homophobe, aux traits hideux, ne sera pas seulement contrecarré par des moyens que je qualifierais de
    " réformistes ", par la persuasion, par des concessions à l’adversaire d’hétéro, mais il ne
    pourra être définitivement extirpé des consciences, tout comme d’ailleurs le préjugé racial, que par une révolution soci ale anti-autoritaire. En effet, la bourgeoisie, malgré le masque libéral dont elle s’affuble, a trop besoin, aux fins de perpétuer sa domination, des valeurs domestiques telles que la famille, pierre angulaire de l’ordre social, elle ne peut se priver de l’adjuvant que lui assurent d’une part, la glorification du lien conjugal, le culte de la procréation, d’autre part, le soutien qui lui apportent les Églises, adversaires obstinés de
    l’amour libre et de l’homosexualité (ainsi les invectives du pape et de certains évêques).

    Jamais la bourgeoisie dans son ensemble de lèvera tout à fait l’interdit contre les dissidences sexuelles. Un gigantesque coup de balai sera donc indispensable pour achever de libérer l’homme en général (mot générique qui englobe les deux sexes). La société bourgeoise est coupable d’avoir porté à excès la différenciation entre le masculin et le féminin. Elle s’est complue à rabaisser la femme au rang de poupée, de coquette, d’objet sexuel, de pin-up girl, tandis qu’elle accentuait parallèlement les traits antagoniques, " machistes ", vaniteux, mufles, tyranniques des mâles.

    La mutation profonde des moeurs, en cours de nos jours, l’essor des mouvements féministes et homosexuels, fort heureusement, réduit déjà l’écart entre les deux sexes, masculinisant la femme, féminisant l’homme, les amenant à se rassembler jusque dans la façon de se vêtir et dans le comportement. Cependant ce progrès demeure limité à certaines couches sociales et à certains espaces géographiques. Mais on est encore loin d’une symbiose que seule, semble-til, la Révolution sociale, de par sa fonction égalisatrice et réconciliatrice, pourrait parachever.

    Le drame est que le déclin de l’authentique socialisme, la prospérité temporaire de ses
    déviations social-démocrates et post-staliniennes, l’échec répété des tentatives de subversion sociale, ont enlevé une bonne part de se crédibilité à la perspective du " Grand Soir ". Par ailleurs, l’émancipation récente, la commercialisation de l’homosexualité, la poursuite superficielle du plaisir pour le plaisir ont engendré toute une génération d’éphèbes " gays ", foncièrement apolitiques, raffolant de gadgets stimulants, frivoles, inconsistants, inaptes à toute réflexion profonde, incultes, tout juste bons pour une " drague " au jours le jour, pourris par une presse spécialisée et la multiplicité des lieux de rencontre, des petites annonces libidineuses, en un mot à cent lieux de toute lutte de classes - même si leur bourse est dégarnie. Lors d’une algarade toute récente entre journalistes de cet acabit, les moins pollués par cette récupération capitaliste de l’homosexualité ont été injurieusement traités de " gauchistes " par leurs adversaires.

    Une autre cause de la défiance de cette jeunesse à l’égard de toute option révolutionnaire est le fait dramatique que, dans les pays pseudos-révolutionnaires de l’Est et de Cuba, les
    homosexuels sont pourchassés, pénalisés plus durement que dans les pays capitalistes. La raison en est que l’homosexuel, qu’il le sache et le veuille ou non, est potentiellement un asocial, donc un virtuel subversif. Et, comme ces régimes totalitaires se sont consolidés en ressuscitant les valeurs familiales traditionnelles, l’amoureux des garçons y est considéré comme un danger social. Au cours de brefs séjours en Roumanie et à Cuba, j’ai pu vérifier moi-même la sorte de terreur homophobe dans laquelle croupit une jeunesse ardente, et qui ne demanderait pas mieux que goûter au fruit défendu.

    Les persécutions dont sont victimes les homosexuels dans les pays dits socialistes ne sont nullement la preuve d’une incompatibilité entre homosexualité et Révolution. Car,
    précisément, ces pays où sévit une sorte de capitalisme d’État, reposant sur une terreur
    policière omniprésente, n’ont de socialiste qu’une étiquette grossièrement mensongère. Les authentiques libertaires respectent la liberté des homosexuels comme toutes les autres formes de liberté, car autrement ils se démentiraient eux-mêmes. Durant les premières années de la Révolution russe, alors qu’elle était encore, dans une certaine mesure, l’émanation du prolétariat, l’homosexuel y avait droit de cité.

    Bien plutôt dans le temps, en 1793, Chaumette, le procureur général de la Commune parisienne, elle-même expression de l’avant-garde populaire, ne se gênait pas pour aimer les garçons et aucun sans-culotte ne s’immisçait dans sa vie privée. Saint-Just, Camille
    Desmoulins n’étaient pas qu’hétérosexuels et la fidélité que le premier manifesta à
    Robespierre, jusqu’à accepter d’être guillotiné avec lui, semble bien avoir été une forme
    d’homosexualité sublimée. Dans ma jeunesse, le service m’était fait du journal l’En-dehors, organe de l’anarchiste individualiste E. Armand, et l’homosexualité y était regardée comme une forme licite d’amour libre.

    Depuis un petit nombre d’années, la presse d’avant-garde, jadis plus que réticente, ouvre ses colonnes aux homosexuels et lesbiennes; d’ailleurs son hospitalité intermittente n’est pas entièrement désintéressée, car elle y a repéré un moyen de recruter dans les rangs des dissidents sexuels. Bien entendu, il n’est pas considéré comme indispensable d’avoir des penchants homosexuels pour être révolutionnaire, de même que l’on attend pas d’un révolutionnaire qu’il soit homosexuel.

    5. Homosexualité et contre-révolution

    Ce serait sous-informer le lecteur que de lui celer le revers de la médaille. Beaucoup
    d’homosexuels, issus des classes privilégiées, professent des opinions contre-révolutionnaires. Ils s’assurent ainsi pour leurs escapades érotiques la tolérance, voire la protection du pouvoir. Ils s’arrangent pour échapper, de par leur statut social ou leur renom culturel, aux persécutions homophobes. Leur fortune leur permet de s’approvisionner sans risque ni peine en chair fraîche. D’ailleurs on ne devrait pas trop leur en vouloir puisque l’âge ou un physique médiocre leur interdisent les conquêtes masculines gratuites.

    Mais combien déplaisante est la conduite de tels grands couturiers, de tels chorégraphes, de tels cinéastes, de tels traiteurs de luxe, de tels vétérans de l’aéronautique, de tels fleurons du Paris nocturne qui s’entourent d’un sérail de garçons, tout en versant aux caisses électorales des partis de droite. Trop souvent ils ont tendance à considérer comme du bétail - voire à faire disparaître - les beaux gosses qui ont été les délices de leurs nuits. Si d’aventure, l’un d’eux verse dans la délinquance, pour tenter de rivaliser avec leurs gros sous, ils n’esquisseront pas le moindre geste pour le tirer d’affaire et on les entendra maugréer d’avoir eu des relations trop compromettantes pour leur standing social.

    Avoués, cachés ou refoulés, des écrivains, comme le poète Robert de Montesquiou-Fezensac (modèle du baron de Charlus), Pierre Loti, Abel Hermant, Jacques de Lacretelle, Marcel Jouhandeau, Henri de Montherlant, Julien Green, Roger Peyrefitte, des politiciens comme les anciens ministres Abel Bonnard, Louis Jacquinot, Roger Frey, des maréchaux comme Lyautey et de Lattre de Tassigny, des philosophes comme Gabriel Marcel, des historiens comme Pierre Gaxotte et Philippe Erlanger ont été, ou sont, des homosexuels de droite.

    Bien qu’un peu plus ouverts politiquement: Marcel Proust, Jean Cocteau, François Mauriac. Condamnable, au surplus, est l’utilisation du pouvoir pour contraindre les éphèbes à se prêter à des pratiques homosexuelles. Les historiens latins ont glosé sur l’empereur Héliogabale qui, faisant recruter par ses émissaires le mâle le mieux " monté " de l’Empire, sans toujours obtenir l’érection attendue, ordonna sa mise à mort et la confiscation des somptueux cadeaux dont il l’avait comblé.

    Des abus odieux ont été imaginé en captivité par le cerveau frustré du marquis de Sade et mis en images dans le dernier film de Pier-Paolo Pasolini, aussi fidèle à l’original que répugnant. Quand à " Ludwig ", le roi Louis II de Bavière, on ne sait trop s’il exerçait son absolutisme sur les jeunes et beaux palefreniers qu’il faisait danser nu devant lui ou s’il éprouvait à leur égard des sentiments fraternels, transgressant ainsi les barrières de classes. Pour son plus récent biographe, Jean des Cars, les rumeurs répandues auraient été contradictoires. Selon les unes, le souverain était toujours soucieux de la santé de ses valets et il aurait ressenti " un grand bonheur " dans l’intimité des paysans, bûcherons, montagnards qui participaient à ses extravagances érotiques. Selon les autres, il aurait fait fouetter et marquer au fer rouge les domestiques placés comme espions par le premier ministre bavarois. Il aurait fait promener sur un âne un laquais puni et édifier une mini-Bastille pour la torture des gens. Dans la plus favorable des hypothèses, ce despote ne conjuguait pas homosexualité et Révolution.

    Soulignons encore que plus d’un homophobe intolérant et agressif n’est autre qu’un
    homosexuel qui a refoulé péniblement ses penchants naturels et envie sourdement ceux qui ont choisi d’y donner libre cours. On sait par le témoignage de leurs propres épouses
    qu’André Breton, pape du surréalisme, et Wilhelm Reich, psychanalyse marxiste, encourageaient toutes les libertés sexuelles, à l’exception d’une homosexualité qu’ils
    s’interdisaient. Il est enfin des homosexuels, qui, prenant de l’âge et de la bouteille, confortablement mariés, comblés d’honneurs académico-politiques, s’efforcent de faire oublier les frasques de leur folle jeunesse (tout en poursuivant en catimini la chasse aux garçons). L’un d’eux, apprenant que j’allais rédiger mes Mémoires, se fit conduire dare-dare à l’autre bout de l’hexagone, pour s’assurer qu’il ne figurerait pas dans la galerie de mes érotiques souvenirs.

    Plus tard, il me semoncera pour avoir, à défaut des siennes, évoqué avec une émotion complice, les préférences amoureuses de mon père. Un histrion sur le retour dissimule et transpose son envie des garçons - qui le fait frémir d’une sainte horreur - en s’exhibant avec Lolita et encore Lolita. Sa gesticulation chafouine avait fait naguère caricaturer Léon Blum par l’impitoyable Sennep. Mais aurait-il aimé qu’on lui rappelât qu’à Normale Sup il avait eu des ennuis pour incartade homosexuelle et que, bien plus tard, alangui sir sa couche, fagoté d’un pyjama mauve, tacheté d’or, il accueillait affectueusement de jeunes néophytes? Au demeurant, le prestigieux enjôleur de la S.F.I.O. ne se souciera ni de faire la Révolution, ni d’aider les homosexuels à s’affranchir.

    Jean Lacouture, quand il contera à sa manière la vie des grands hommes, Blum et Mauriac, gommera soigneusement ce qui fit de ces métis de l’amour des êtres pleinement humains. L’hypocrisie recouvre d’un brouillard persistant les honteux de l’homosexualité.
    Mais ne sommes-nous pas impitoyable, peut-être même injuste, pour ces pleutres, nous
    objectent les indulgents et les non-concernés? Ceux à qui nous nous en prenons, ne
    pourraient-ils pas invoquer des circonstances atténuantes, l’âge, le milieu social, familial,
    professionnel, le besoin d’une compagne et la paternité, la lourdeur d’un tabou millénaire qui les, qui nous écrase? N’auraient-ils pas droit, comme tout humain, à une certaine marge de tolérance, à un éventail de discrète bisexualité? Les rapports hétérosexuels ne sont-ils pas, trop souvent, incompatibles avec la publicité des amours garçonnières? Ne serait-ce pas la présente société bourgeoise, avec ses préjugés et ses menteries, qui les rend aussi lâches?

    Sans doute. Pourtant ne devraient-ils pas admettre par eux-mêmes qu’en se calfeutrant ainsi dans un silence timoré, ils confortent, ils décuplent ce tabou dont ils sont eux aussi les victimes, dans la mesure où il les châtre, les rétrécit, les aliène? Un tabou que, pour la légitime accession au bonheur des maudits, il faudrait, bien plutôt, briser. Ne serait-ce que pour rendre à nos frères persécutés, les homosexuels à part entière, la joie de vivre, la fierté d’être, ne devrions-nous pas nous montrer dur, très dur pour les égoïstes, les inconscients qui se laissent encore intimider par le " qu’en dira-t-on "?

    6. Des progrès accomplis

    Une meilleure connaissance des contemporains renommés,, soit qu’ils ne crient pas sur les toits leurs penchants intimes, soit qu’ils les assument publiquement, a réhabilité de nos jours les homosexuels anonymes, car des goûts partagés par tant de célébrités immunisent les moins biens lotis. Tel est le cas de Marcel Proust, André Gide, Roger Martin du Gard, Henri de Montherlant, Marcel Jouhandeau, René Crevel, Aragon, François Mauriac, le débonnaire pape Jean XXIII, les philosophes Michel Foucault et Roland Barthes, plus récemment encore Jean- Louis Bory, Yves Navarre, Dominique Fernandez (dans omettre Marcel Carné et Jean Marais).

    Plus efficace encore est l’héritage culturel du passé. Une manière d’aimer vantée par Socrate, Platon, Plutarque, Virgile, par le gentilhomme anonyme qui acheta le nom du petit acteur William Shakespeare pour signer ses immortels sonnets uraniens et sa prodigieuse moisson théâtrale, par les génies des arts plastiques Michel-Ange et Léonard de Vinci, par les compositeurs Tchaïkovsky, Maurice Ravel et Francis Poulenc, par le peintre Géricault, par Paul Verlaine et Arthur Rimbaud, par le très grand poète américain Walt Whitman, et j’en passe, rassurent l’humble amateur de garçons sur ce qu’il avait cru être sa singularité.

    La révolution de Mai 68 a achevé de conférer droit de cité à l’homosexualité, validée jusque
    dans la cour de la Sorbonne. Les prolongements de cette mutation historique se manifestent jusqu’à aujourd’hui. Feu le Front homosexuel d’action révolutionnaire (F.H.A.R.) et, plus récemment, le G.L.H.P.Q. (Groupe de libération homosexuelle politique et quotidien) ont scellé le rapprochement entre homosexualité et Révolution. Mais il faut se garder de chanter victoire trop haut et trop vite. D’autres dangers guettent la mouvance homosexuelle: sa commercialisation à outrance, ses excès sur la place publique, parfois même ses inutiles provocations, la formation d’un vaste ghetto, aux rites sectaires, qui va à contre-sens du décloisonnement social, de l’universalité bisexuelle.

    Sur le plan médical, le préjugé anti-homosexuel est ravivé par la propagation d’un fléau
    nouveau, le SIDA, qui frapperait prioritairement les homosexuels et certains drogués à
    drogues dures. La contagion serait le résultat, soit de l’acte sexuel avec des partenaires
    multiples, soit de l’usage de la seringue par les héroïnomanes. (Pourquoi cette multiplicité des partenaires homosexuels? Entre autres ,parce qu’il serait, malgré la licence accrue des rapports hétérosexuels et en dépit du tabou qui pèse encore sur les relations homosexuelles, plus expéditif de " lever " un garçon qu’une fille). Dans un cas sur deux, le mal semble être mortel, à plus ou moins longue échéance. L’affection, supposée d’origine virale, est encore mal connue.

    Même s’il n’y avait pas lieu d’attribuer aux mises en garde prodiguées par la médecine et les médias des intentions malignes, des arrière-pensées homophobes, il n’en reste pas moins qu’elles pourraient avoir des effets dissuasifs, attentatoires à la pleine liberté amoureuse, revendiquée et conquise par la jeunesse homosexuelle. Comme on le constate aujourd’hui aux États-Unis, un brutal retour de flamme pourrait succéder à l’actuelle permissivité. Et d’autant plus aisément que cette régression serait accompagnée sur le plan politique par un retour en force de l’extrême-droite. En France, l’odieux amendement Mirguet, qui voulait faire passer l’homosexualité pour un
    " fléau social ", pourrait -qui sait? - resurgir des cartons parlementeurs. Ne cessons pas d’être sur nos gardes.

    7. En guise de conclusion

    Concluons en résumant. Homosexualité et Révolution, si elles ne sont nullement
    incompatibles, proviennent de prémisses totalement différentes. La première est une version naturelle mais particulière, minoritaire bien que numériquement non négligeable, de la fonction sexuelle, variable selon les latitudes et suivant le cas, exclusive ou partielle,
    permanente ou occasionnelle. La seconde est le produit de l’injustice sociale universelle, de l’oppression de l’homme par l’homme. Elle menace et remet en cause les privilèges de toutes sortes, l’ordre établi dans son ensemble. Elle s’expose, en conséquence, à une résistance armée des nantis, dont elle ne pourrait venir à bout sans recourir, dans une certaine mesure, à l’usage de la violence. Une violence qui ne serait, en fait, qu’une contre-violence, et qui, si elle s’avérait, dans certains cas, inévitable, viserait à abolir à tout jamais la violence.

    Les avantages remportés sur l’homophobie par ses victimes ne peuvent être, en tout état de cause, que limités et fragiles. En revanche, l’écrasement de la tyrannie de classe ouvrirait la voir à la libération totale de l’être humain, y compris celle de l’homosexuel.
    Il s’agit donc de faire en sorte que la plus grande convergence possible puisse être établie
    entre l’une et l’autre. Le révolutionnaire prolétarien devrait donc se convaincre, ou être
    convaincu, que l’émancipation de l’homosexuel, même s’il ne s’y voit pas directement
    impliqué, le concerne au même degré, entre autres, que celle de la femme et celle de l’homme de couleur.

    De son côté, l’homosexuel devrait saisir que sa libération ne saurait être totale et
    irréversible que si elle s’effectue dans le cadre de la révolution sociale, en un mot que si
    l’espèce humaine parvient, non seulement à libéraliser les moeurs, mais, bien davantage, à changer la vie. Cette convergence, pour être crédible et effective, implique une révision fondamentale de la notion même de révolution sociale. Le capitalisme d’État des pays de l’Est est autant à rejeter que le capitalisme privé de l’Ouest. Seul un véritable communisme libertaire, antiautoritaire, antiétatique serait à même de promouvoir la délivrance, définitive et concomitante, de l’homosexuel et de l’individu exploité ou aliéné par le capitalisme.


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  • Des causes et d’un remède éventuel à la jalousie

    par Emma Goldman

    Toute personne capable d’une vie intérieure consciente et intense n’a nul besoin de l’espoir pour échapper à l’angoisse et à la souffrance mentale. Souvent la peine et le désespoir provoqués par la prétendue adaptation perpétuelle des choses comptent parmi les compagnons les plus constants de nos vies. Ils ne nous assaillent pourtant pas de l’extérieur au travers d’actes maléfiques que commettraient des individus particulièrement nuisibles.
    Il est absolument nécessaire que nous en prenions conscience, tant ceux qui s’attachent à imputer leur mauvaise fortune à la perversité de leurs compagnons s’interdisent de jamais dépasser les médiocres rancoeur et malice qui les mènent à constamment blâmer, condamner et persécuter autrui pour quelque chose qu’ils ne peuvent davantage éviter qu’une partie d’eux-mêmes. Ceux-ci n’atteindront pas les hauteurs majestueuses des vraies philanthropes pour qui les termes de bien et de mal, de moral et d’immoral demeureront des expédients insuffisants pour décrire le parcours intérieur des émotions humaines sur la mer humaine de la vie.

    Le philosophe qui nous a livré Au-delà du bien et du mal, Nietzsche, est aujourd’hui dénoncé comme responsable de la haine nationaliste et de la destruction à la mitrailleuse. Mais seuls les mauvais lecteurs et les mauvais élèves interpréterons cette oeuvre de la sorte. Au delà du bien et du mal signifie au delà des poursuites, au-delà des jugements, au-delà des exécutions etc. Au-delà du bien et du mal met en perspective l’opinion individuelle et la compréhension de tous les autres qui ne sont pas comme nous-mêmes, qui sont différents.

    Je ne désigne pas ici la maladroite tentative de la démocratie pour réguler la complexité du caractère humain au moyen d’une égalité artificielle. La vision développée dans « au delà du bien et du mal » désigne le droit à soi-même, le droit à sa propre personnalité. De telles possibilités n’excluent pas la peine engendrée par le chaos de la vie, mais elles interdisent le bon droit puritain qui préside au jugement de tous excepté de soi-même.

    Il apparaîtra au véritable radical – il est tant de mi-cuits, vous savez – qu’il doit appliquer les déductions tirées de ce constat profond et humain aux relations sexuelles et amoureuses. Les émotions liées au sexe comptent parmi les plus intimes, les plus intense et les plus sensibles des expressions de notre être. Elles sont si profondément liées aux caractères physiques et psychiques des individus qu’elles font de chaque histoire d’amour une histoire indépendante, différente de toutes les autres. En d’autres termes, chaque amour est le résultat des impressions et des caractéristiques que chacun de ses protagonistes lui confèrent. Chaque relation amoureuse devrait, du fait de sa nature même, demeurer une affaire absolument privée. Ni l’Etat, l’Eglise, la moralité ou le peuple ne devraient s’en mêler.

    Tel n’est malheureusement pas le cas. La plus intime des relations est sujette à proscriptions, réglementations et coercitions, alors que ces facteurs externes sont absolument étrangers à l’amour, et mènent en tant que tels à des contradictions et à des conflits indépassables entre l’amour et la loi.

    Le résultat de tout cela est que notre vie amoureuse se trouve mélangée de corruption et de dégradation. « L’amour pur », tant célébré par les poètes, constitue plutôt un spécimen rare parmi les scandales matrimoniaux, les divorces et les aliénations d’aujourd’hui. Avec l’argent, la position sociale et la situation comme critères de l’amour, la prostitution est plutôt inévitable, même lorsqu’elle est vêtue du manteau de la légitimité et de la moralité.

    Le mal le plus présent dans notre vie amoureuse mutilée est la jalousie, souvent décrite comme « le monstre aux yeux verts » qui ment, trompe, trahit et tue. Le sens commun veut que la jalousie soit congénitale et qu’elle ne puisse à ce titre jamais être éradiquée du coeur humain. Il s’agit là d’une excuse bien pratique pour ceux auxquels manque l’habileté et le désir pour s’interroger sérieusement sur les tenants et aboutissants de cette question.

    L’angoisse générée par un amour perdu, par le fil rompu de la continuité amoureuse, est pourtant inhérente à nos existences. La peine émotionnelle a inspiré nombre de textes sublimes, nombre de profondes introspections et d’exultations poétiques chez un Byron, un Shelley, un Heine ou autres. Mais se trouverait-il quelqu’un pour comparer cette détresse avec ce qui passe communément pour de la jalousie ? Ils sont aussi différents l’un de l’autre que la sagesse l’est de la stupidité. Que le raffinement de la vulgarité. Que la dignité de la contrainte brutale. La jalousie est l’exact contraire de la compréhension, de la compassion et du sentiment généreux. La jalousie n’a jamais ajouté à une personnalité, elle n’a jamais grandi ni amélioré l’individu. Elle se borne en réalité à l’aveugler de fureur, à le rendre médiocre de suspicion et cruel à force d’envie.

    La jalousie, dont on contemple les contorsions dans les tragédies et les comédies matrimoniales, est invariablement un accusateur bigot et partial, convaincu de son propre bon droit comme il l’est de la méchanceté, de la cruauté et de la culpabilité de sa victime. La jalousie n’essaie même pas de comprendre. Son unique désir est de punir, et de punir aussi sévèrement que possible. La notion est incarnée par le code de l’honneur, comme il est représenté en matière de duel ou de droit non écrit. Un code qui considère que la séduction d’une femme doit être compensée par la mort du séducteur. Même lorsque la séduction n’a joué aucun rôle, que tous deux se sont volontairement abandonnés à l’impératif le plus intime, l’honneur ne peut être restauré que par le sang versé, qu’il s’agisse de celui de l’homme ou de la femme.

    La jalousie est obsédée par le sens de la possession et de la vengeance. Ceci s’accorde plutôt bien avec toutes les autres lois punitives relatives au statut, qui perpétuent la conception barbare selon laquelle une offense, résultant souvent d’un tort social, doit être adéquatement punie ou vengée.

    Un argument déterminant contre la jalousie peut être trouvé dans les données collectées par des historiens comme Morgan, Reclus et d’autres, au sujet de la vie sexuelle des populations primitives. Quiconque a fréquenté leurs travaux sait que la monogamie est une forme de sexualité beaucoup plus tardive, qui n’apparaît que comme résultat de la domestication et de l’appropriation des femmes et qui crée du même coup le monopole sexuel et l’inévitable sentiment de jalousie.

    Par le passé, lorsque hommes et femmes s’entremêlaient librement sans que la loi ou la morale n’interfèrent, il ne pouvait y avoir de jalousie, car celle-ci repose sur le présupposé qu’un homme donné dispose d’un monopole sexuel exclusif sur une femme particulière et réciproquement. Dès lors que quelqu’un enfreint ce précepte sacré, la jalousie se dresse l’arme à la main. Il est ridicule, en de telles circonstances, de prétendre que la jalousie est parfaitement naturelle. Il s’agit en fait du résultat artificiel d’une cause artificielle, rien d’autre.

    Il n’est malheureusement pas que les mariages, si conservateurs, à s’encombrer de la notion de monopole sexuel. Les soi-disant unions libres en sont également victimes. On m’opposera qu’il s’agit précisément d’une preuve supplémentaire du caractère inné de la jalousie. Mais il importe de garder à l’esprit que le monopole sexuel s’est transmis de génération en génération comme un droit sacré autant que comme le fondement de la pureté de la famille et du foyer. De la même manière que l’Eglise et l’Etat ont accepté le monopole sexuel comme seule garantie des liens du mariage, ceux-ci ont justifié la jalousie comme l’arme défensive légitime pour protéger le droit de propriété.

    Aujourd’hui, même s’il est vrai qu’un grand nombre de personnes a dépassé la dimension légale du monopole sexuel, il n’en va pas de même pour les traditions et habitudes attachées à celui-ci. Ces individus sont tout autant aveuglés par « le monstre aux yeux verts » que leurs voisins conservateurs dès lors que leurs possessions sont en jeu.

    Un homme ou une femme suffisamment libre et digne pour ne pas interférer ni se scandaliser de l’attirance de l’être aimé pour une autre personne est assuré d’être méprisé par ses amis conservateurs et ridiculisé par ses amis radicaux. Il sera perçu, selon les cas, comme un dégénéré ou un lâche ; fréquemment, de mesquines motivations matérielles lui seront imputées. Dans tous les cas, de tels hommes et femmes feront l’objet de commérages vulgaires et de plaisanteries malveillantes, simplement parce qu’ils concèdent à la femme, au mari ou à l’amant le droit de disposer de son propre corps et de ses émotions, sans s’abandonner à des scènes de jalousie ni à menacer sauvagement de tuer l’intrus.

    D’autres facteurs sont impliqués dans la jalousie : l’orgueil du mâle et l’envie de la femelle. En matière sexuelle, le mâle est un imposteur, un frimeur qui se prévaut éternellement de ses exploits et succès auprès des femmes. Il insiste pour jouer le rôle d’un conquérant puisqu’on lui a appris que les femmes désiraient être conquises, qu’elles aimaient être séduites. Se prenant pour le seul coq de la basse-cour, ou pour le taureau qui doit croiser les cornes pour gagner la vache, il s’estime mortellement blessé dans son orgueil et dans son arrogance dès lors qu’un rival entre en scène – l’enjeu, même parmi les hommes prétendument raffinés, demeure l’amour charnel de la femme, qui doit n’appartenir qu’à un seul maître.

    En d’autres mots, la mise en question du monopole sexuel et la vanité outragée de l’homme constituent, dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur cent, les antécédents de la jalousie.

    Dans le cas d’une femme, la peur économique pour elle et ses enfants et son envie mesquine de toute autre femme qui gagne grâce aux yeux de celui qui l’entretient génère invariablement la jalousie. Disons pour lui rendre justice que, durant les siècles passés, l’attraction physique constituait le seul bien dont elle pouvait faire commerce. Elle ne peut dès lors qu’envier le charme et la valeur d’autres femmes qui menacent son emprise sur sa précieuse propriété.

    Le grotesque de tout cela est que les hommes et les femmes deviennent fréquemment violement jaloux de ceux dont ils n’ont vraiment que faire en vérité. Ce n’est donc pas leur amour outragé, mais leur orgueil ou leur envie qui s’élève contre ce « tort terrible ». Probablement la femme n’a-t-elle jamais aimé l’homme qu’elle suspecte et épie désormais. Probablement n’a-t-elle jamais consenti le moindre effort pour conserver son amour. Mais dès lors qu’un compétiteur apparaît, sa propriété sexuelle retrouve valeur à ses yeux et il n’est pour la défendre aucun moyen qui soit trop méprisable ou cruel.

    Il apparaît ainsi à l’évidence que la jalousie n’est pas le fruit de l’amour. En fait, s’il était possible d’autopsier l’essentiel des cas de jalousie, il apparaîtrait probablement que moins les protagonistes sont animés par un grand amour, plus leur jalousie est violente et déterminée. Deux personnes liées par l’unité et par une harmonie relationnelle ne craignent pas de réduire leur confiance mutuelle et leur sécurité si l’un d’entre eux éprouve de l’attraction pour un autre. Leur relation ne s’achèvera pas davantage dans la vile inimitié comme c’est trop souvent le cas chez bien des gens. Peut-être ne seront-ils pas capables, on ne doit même pas s’attendre à ce que ce soit le cas, d’accueillir le choix de l’être aimé dans l’intimité de leur vie, mais cela ne donne le droit ni à l’un ni à l’autre de nier la nécessité de l’attraction.

    Je pourrais discuter de la variété et de la monogamie durant des semaines, je ne vais donc pas m’y étendre ici, si ce n’est pour dire que de tenir pour pervers ou anormaux ceux qui peuvent aimer plus d’une personne confine plutôt à l’ignorance. J’ai déjà abordé un certain nombre des causes possibles de la jalousie, auxquelles je dois ajouter l’institution du mariage que l’Etat et l’Eglise tiennent pour « ce qui lie jusqu’à ce que la mort sépare ». Ceci est accepté comme la forme la plus éthique d’une vie juste faite d’actes justes.

    De l’amour, ainsi enchaîné et contraint dans toute sa variabilité et son caractère changeant, il n’est point question de savoir si la jalousie provient. Quoi d’autre que de la mesquinerie, de la méchanceté, de la suspicion et de la rancoeur peut provenir de l’union artificielle d’un homme et d’une femme scellée par la formule « vous êtes maintenant un par le corps et l’esprit » ? Prenez n’importe quel couple uni de pareille manière, dont les membres dépendent l’un de l’autre pour chacune de leur pensée et sensation, privés de toute source extérieure d’intérêt ou de désir, et demandez-vous si une telle relation peut ne pas devenir haïssable et insupportable au bout d’un certain temps.

    Il arrive que les fers se brisent d’une manière ou d’une autre, et dès lors que les circonstances qui mènent à un tel résultat sont généralement sordides et dégradantes, il ne saurait être surprenant qu’elle fassent intervenir les plus sales et les plus méchants des traits et motivations humains.

    En d’autres mots, l’interférence légale, religieuse et morale sont les parents de notre vie amoureuse et sexuelle actuelle qui a si peu de naturel et au sein de laquelle la jalousie s’est développée. C’est le fouet qui s’abat et torture les pauvres mortels en raison de leur stupidité, de leur ignorance et de leurs préjugés.

    Mais que personne ne cherche à se justifier de subir tous ces travers. Il n’est que trop vrai que nous souffrons tous sous les fardeaux d’arrangements sociaux iniques, sous la coercition et l’aveuglement moral. Mais ne sommes nous pas des individus conscients, dont le but est d’apporter la vérité et la justice aux affaires des hommes ? La théorie voulant que l’homme soit un produit des circonstances n’a mené qu’à l’indifférence et à un lâche acquiescement à ces conditions. Pourtant chacun sait que s’adapter à un mode de vie malsain et injuste ne fera que renforcer ces caractéristiques tandis que l’homme, soi-disant couronnement de la création, doté d’une capacité de réflexion, d’observation et par-dessus tout en mesure d’user de ses capacités d’initiative, s’affaiblit continûment, pour devenir plus passif et fataliste.

    Il n’est rien de plus terrible et d’inévitable que de creuser dans les composantes vitales de êtres aimés et des individualités. Cela ne peut servir qu’à déchirer ce qui reste des fils de l’affection passée et à nous mener finalement au dernier naufrage, celui que la jalousie pense pourtant s’employer à prévenir, j’ai nommé l’annihilation de l’amour, de l’amitié et du respect.

    La jalousie est un effet un pauvre moyen pour sécuriser l’amour, mais un moyen très sûr pour détruire l’estime de soi. Les individus jaloux comme les drogués se rabaissent au niveau le plus bas pour finalement n’inspirer que dégoût et mépris.

    L’angoisse de perdre l’amour ou de vivre un amour non partagé, chez ceux capables de pensées fines et élevées, ne rendra jamais les individus vulgaires. Ceux qui se révèlent sensibles et raffinés n’ont qu’à se demander à eux-mêmes s’ils peuvent tolérer une quelconque relation obligatoire ; un non emphatique servira de réponse. Mais la plupart des personnes continuent de vivre les unes auprès des autres alors qu’elles ont depuis longtemps cessé de vivre ensemble – il s’agit là d’un terreau fertile pour la jalousie dont les méthodes s’étendent de l’ouverture des correspondances privées jusqu’au meurtre. Comparé à de telles horreurs, l’adultère non dissimulé apparaît comme un acte de courage et de libération.

    Un bouclier efficace contre la vulgarité de la jalousie nous est fourni par le fait que l’homme et la femme ne forment pas un corps ni un esprit uniques. Ils sont deux êtres humains, de tempéraments, de sentiments et d’émotions différents. Chacun est un petit cosmos par lui-même, incarné en ses pensées et idées propres. Il est merveilleux et politique que ces deux mondes se rencontrent dans la liberté et l’égalité. Cela en vaut la peine même si cela ne dure qu’une courte période de temps. Mais dès lors que les deux mondes sont contraints de se côtoyer, toute la beauté et la fragrance se dissipent et il ne reste plus rien que des feuilles mortes. Toute personne qui fera sien ce truisme considérera la jalousie comme en dessous de lui et ne la laissera pas brandir une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

    Tous les amants font bien de laisser les portes de leur amour grandes ouvertes. Quand l’amour peut venir et partir sans la peur de croiser un chien de garde, la jalousie peut rarement s’enraciner car elle apprend que là où n’existent ni cadenas ni clés il n’est pas de place pour la suspicion et la méfiance, deux éléments grâce auxquels la jalousie se développe et prospère.


    Emma Goldman


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  • L'individu, la société et l'Etat

    Emma Goldman

    Préface

    Emma Goldman; fille de petits commerçants juifs est née en 1869. Elle fait "ses études à Petrograd. En 1886, elle quitte 1a Russie pour l'Amérique où, ouvrière en confection, elle se mêle rapidement au mouvement ouvrier, alors en pleine effervescence pour la journée de 8 heures.

    Elle rencontre Alexandre Berkman, "Sasha" , et en 1892, lors du lock-out des ouvriers de Carnegie à Pittsburgh, se déclare solidaire du geste de son ami lorsqu'il tire et blesse Frick, le directeur des Aciéries. Sasha est condamné pour ce geste à 22 années de prison. Il en sortira en 1906: pour sa libération pendant 14 années.

    Elle connaîtra à plusieurs reprises les cachots américains car son énergie, son dynamisme pour la défense des droits humains, font d'elle une lutteuse de premier ordre. Elle collabore ~ divers y journaux anarchistes : "Freiheit" , "The Anarchist" et crée sa propre revue anarchiste "Mother Earth".

    Pendant la première guerre mondiale, elle lutte de toute son énergie contre le militarisme et connaît à nouveau la prison.

    Eclate la révolution russe qui apporte tous les espoirs aux révolutionnaires du monde entier. Sentiments généreux, mais dangereux pour le système capitaliste ; l'Amérique déporte plus de deux cents agitateurs vers leur pays d'origine : Emma Goldman et Alexandre Berkman sont du convoi.

    Rapidement déçus par ce qui se passe en Russie (absence totale de liberté, réaction contre les révolutionnaires éprouvés, extermination des ouvriers et des marins de Cronstadt) Emma et Alexandre quittent le pays avec beaucoup de difficultés. Emma entreprend des tournées de conférences à travers l'Europe et le Canada..

    Nos deux amis se fixent à St Tropez - alors charmant petit village de pêcheurs - où dans le calme, Emma rédige ses mémoires : "Living my life ".

    En 1936, Emma subit une perte cruelle: son ami de toujours Alexandre Berkman se meurt à Nice.

    Les premiers mouvements de révolte éclatent en Espagne ; c'est de nouveau l'espoir de voir se réaliser son idéal : Emma parcourt le pays, s'adresse aux ouvriers, aux paysans, aux combattants. Mais la réaction internationale est la plus forte, la révolution est vaincue. Elle repart au Canada où elle: mène la lutte pour la libération de camarades emprisonnés.

    Le 17 Février 1940, Emma est victime d'une attaque, elle mourra le 14 Mai. Le 18, son corps , sera ramené à Chicago où elle sera enterrée dans le cimetière de Waldheim, prés de ses camarades de Haymarket.

    Il est difficile de résumer en quelques lignes une vie aussi riche que celle d'Emma Goldman. Elle a écrit plusieurs volumes qui seront traduits et édités incessamment. Si Emma est très populaire en Amérique, en Angleterre et en Espagne elle est malheureusement méconnue en France. Il faut combler cette lacune. Avec quelques amis nous nous y emploierons de notre mieux.

    Car Emma était pour moi plus qu'une camarade de lutte, une amie véritable. Je l'avais rencontrée, ainsi qu'Alexandre Bekman, en 1923, chez Rudolf Rocker, lors de mon passage à Berlin, alors que je me rendais au congrès de Moscou. J'avais pu entrer en contact, grâce à leurs indications, avec les quelques camarades anarchistes encore en liberté "provisoire" qui m'avaient fait entrevoir le "revers de la médaille". Grâce à eux aussi, j'ai pu intervenir auprès de Trotsky pour faire libérer Mollie Steimer et Flechine condamnés à la déportation perpétuelle aux îles Solovietsky.

    Dans les années 30, j'ai partagé leur vie pendant de long mois dans leur petit mas de St Tropez et collaboré avec Emma à la rédaction de ses mémoires.

    Pour ces raisons et beaucoup d'autres je ferai ce qui est en mon pouvoir pour faire connaître Emma Goldman et Alexandre Berkman aux camarades de la nouvelle génération? Ce sera pour eux un enrichissement.

    May Piqueray


    L'individu, la société et l'Etat

    Le doute règne dans l'esprit des hommes car notre civilisation tremble sur ses bases. Les institutions actuelles n'inspirent plus confiance et les gens intelligents comprennent que l'industrialisation capitaliste va à l'encontre des buts mêmes qu'elle est censée poursuivre.
    Le monde ne sait comment s'en sortir. Le parlementarisme et la démocratie périclitent et certains croient trouver un salut en optant pour le fascisme ou d'autres formes de gouvernements "forts".
    Du combat idéologique mondial sortiront des solutions aux problèmes sociaux urgents qui se posent actuellement (crises économiques, chômage, guerre, désarmement, relations internationales, etc.). Or, c'est de ces solutions que dépendent le bien-être de l'individu et le destin de la société humaine.

    L'Etat, le gouvernement avec ses fonctions et ses pouvoirs, devient ainsi le centre d'intérêt de l'homme qui réfléchit. Les développements politiques qui ont eu lieu dans toutes les nations civilisées nous amènent à nous poser ces questions: voulons-nous d'un gouvernement fort?
    Devons nous préférer la démocratie et le parlementarisme? Le fascisme, sous une forme ou sous une autre, la dictature qu'elle soit monarchique, bourgeoise ou prolétarienne offrent-ils des solutions aux maux ou aux difficultés qui assaillent notre société?

    En d'autres termes, parviendrons-nous à effacer les tares de la démocratie à l'aide d'un système encore plus démocrate, ou bien devrons-nous trancher le noeud gordien du gouvernement populaire par l'épée de la dictature?
    Ma réponse est : ni l'un ni l'autre. Je suis contre '.a dictature et le fascisme, je suis opposée aux régimes parlementaires et au soi-disant démocraties politiques.
    C'est avec raison qu'on a parlé du nazisme comme d'une attaque contre la civilisation. On pourrait dire la même chose de toutes les formes de dictature, d'oppression et de coercition. Car qu'est-ce que la civilisation ? Tout progrès a été essentiellement marqué par l'extension des libertés de l'individu au dépens de l'autorité extérieure tant en ce qui concerne son existence physique que politique ou économique. Dans le monde physique, l'homme a progressé jusqu'à maîtriser les forces de la nature et les utiliser à son propre profit. L'homme primitif accomplit ses premiers pas sur la route du progrès lorsqu'il parvient à faire jaillir le feu, triomphant ainsi de l'homme, à retenir le vent et à capter l'eau.
    Quel rôle l'autorité ou le gouvernement ont-ils joué dans cet effort d'amélioration, d'invention et de découverte ? Aucun, ou plutôt aucun qui soit positif. C'est toujours l'individu qui accomplit le miracle, généralement en dépit des interdictions, des persécutions et de l'intervention de l'autorité, tant humaine que divine.
    De même dans le domaine politique, le progrès consiste à s'éloigner de plus en plus de l'autorité du chef de tribu, de clan, du prince et du roi, du gouvernement et de l'Etat. Economiquement, le progrès signifie plus de bien-être pour un nombre sans cesse croissant. Et culturellement, il est le résultat de tout ce qui s'accomplit par ailleurs, indépendance politique, intellectuelle et psychique de plus en plus grande.
    Dans ces perspectives, les problèmes de relation entre l'homme et l'Etat revêtent une signification tout à fait nouvelle. II n'est plus question de savoir si la dictature est préférable à la démocratie, si le fascisme italien est supérieur ou non à l'hitlérisme. Une question beaucoup plus vitale se pose alors à nous : le gouvernement politique, l'Etat est-il profitable à l'humanité et quelle est son influence sur l'individu ?
    L'individu est la véritable réalité de la vie, un univers en soi. II n'existe pas en fonction de l'Etat, ou de cette abstraction qu'on appelle "société" ou "nation", et qui n'est autre qu'un rassemblement d'individus. L'homme a toujours été, est nécessairement la seule source, le seul moteur d'évolution et de progrès. La civilisation est le résultat d'un combat continuel de l'individu ou des groupements d'individus contre l'Etat et même- contre lé "société", c'est-à-dire contre la majorité hypnotisée par l'Etat et soumise à son culte. Les plus grandes batailles que .l'homme ait jamais livrées l'ont été contre des obstacles et des handicaps artificiels qu'il s'est lui-même -imposés et qui paralysent son développement; La pensée humaine a toujours été faussée par les traditions, les coutumes, 1'éducation trompeuse et inique, dispensées pour servir les intérêts de ceux qui détiennent le pouvoir et jouissent de privilèges; autrement dit, par l'Etat et les classes possédantes. Ce conflit incessant a dominé l'histoire de l'humanité.
    On peut dire que l'individualité, c'est la conscience de l'individu d'être ce qu'il est, et de vivre cette différence. C'est un aspect inhérent à tout être humain et un facteur de développement. l'Etat et les institutions sociales se font et se défont, tandis que l'individualité demeure et persiste. L'essence même de l'individualité, c'est l'expression, le sens de la dignité et de l'indépendance, voilà son terrain de prédilection. L'individualité, ce n'est pas cet ensemble de réflexes impersonnels et machinaux que l'Etat considère comme un "individu". L'individu n'est pas seulement le résultat de l'hérédité et de l'environnement, de la cause et de l'effet. C'est cela, mais aussi beaucoup plus. L'homme vivant ne peut pas être défini; il est source de toute vie et de toutes valeurs, il n'est pas une partie de ceci ou de cela; c'est un tout, un tout individuel, un tout qui évolue et se développe, mais qui reste cependant un tout constant.
    L'individualité ainsi décrite n'a rien de commun avec les diverses conceptions de l'individualisme et surtout pas avec celui que j'appellerai "individualisme de droite, à l'américaine", qui n'est qu'une tentative déguisée de contraindre et de vaincre l'individu dans sa singularité. Ce soi-disant individualisme, que suggère les formules comme "libre entreprise", "american way of life", arrivisme et société libérale, c'est le laisser-faire économique et social ; l'exploitation des masses par les classes dominantes avec l'aide de la fourberie légale; la dégradation spirituelle et l'endoctrinement systématique de l'esprit servile, processus connu sous le nom "d'éducation". Cette forme d' "individualisme" corrompu et vicié, véritable camisole de force de l'individualité, réduit la vie à une course dégradante aux biens matériels, au prestige social; sa sagesse suprême s'exprime en une phrase: "chacun pour soi et maudit soit le dernier".
    Inévitablement, l' "individualisme" de droite débouche sur l'esclavage moderne, les distinctions sociales aberrantes et conduit des millions de gens à la soupe populaire. Cet "individualisme"-là, c'est celui des maîtres, tandis que le peuple est enrégimenté dans une caste d'esclaves pour servir une poignée de "surhommes" égocentriques. L'Amérique est, sans doute, le meilleur exemple de cette forme d'individualisme, au nom duquel tyrannie politique et oppression sociale sont élevées au rang de vertus : tandis que la moindre aspiration, la moindre tentative de vie plus libre et plus digne seront immédiatement mises au compte d'un anti-américanisme intolérable et condamnées, toujours au nom de ce même individualisme.

    Il fut un temps où l'Etat n'existait pas. L'homme a vécu dans des conditions naturelles, sans Etat ni gouvernement organisé. Les gens étaient groupés en petites communautés de quelques familles, cultivant le sol et s'adonnant à l'art et à l'artisanat. L'individu, puis plus tard la famille, était la cellule de base de la vie sociale; chacun était libre et l'égal de son voisin. La société humaine de cette époque n'était pas un Etat mais une association volontaire où chacun bénéficiait de la protection de tous. Les aînés et les membres les plus expérimentés du groupe en étaient les guides et les conseillers. Ils aidaient à régler les problèmes vitaux, ce qui ne signifie pas gouverner et dominer l'individu. Ce n'est que plus tard qu'on vit apparaître gouvernement politique et Etat, conséquences du désir des plus forts de prendre l'avantage sur les plus faibles, de quelques-uns contre le plus grand nombre. l'Etat ecclésiastique ou séculier, servit alors à donner une apparence de légalité et de droit aux torts causés par quelques-uns au plus grand nombre. Cette apparence de droit était le moyen le plus commode de gouverner le peuple, car un gouvernement ne peut exister sans le consentement du peuple, consentement véritable, tacite ou simulé. Le constitutionnalisme et la démocratie sont les formes modernes de ce consentement prétendu, inoculé par ce qu'on appelle "éducation", véritable endoctrinement public et privé.

    Le peuple consent parce qu'on le persuade de la nécessité de l'autorité ; on lui inculque l'idée que l'homme est mauvais, virulent et trop incompétent pour savoir ce qui est bon pour lui. C'est l'idée fondamentale de tout gouvernement et de toute oppression. Dieu et l'Etat n'existent et ne sont soutenus que par cette doctrine.
    Pourtant l'Etat n'est rien d'autre qu'un nom, une abstraction. Comme d'autres conceptions du même type, nation, race, humanité, il n'a pas de réalité organique. Appeler l'Etat un organisme est une tendance maladive à faire d'un mot un fétiche.
    Le mot État désigne l'appareil législatif et administratif qui traite certaines affaires humaines mal la plupart du temps. Il ne contient rien de sacré, de saint ou de mystérieux. l'État n'a pas de conscience, il n'est pas chargé d'une mission morale, pas plus que ne le serait une compagnie commerciale chargée d'exploiter une mine de charbon ou une ligne de chemin de fer.
    L'État n'a pas plus de réalité que n'en ont les dieux ou les diables. Ce ne sont que des reflets, des créations de l'esprit humain, car l'homme, l'individu est la seule réalité. L'État n'est que l'ombre de l'homme, l'ombre de son obscurantisme, de son ignorance et de sa peur.
    La vie commence et finit avec l'homme, l'individu. Sans lui, pas de race, pas d'humanité, pas d'État . Pas même de société. C'est l'individu qui vit, respire et souffre. Il se développe et progresse en luttant continuellement contre le fétichisme qu'il nourrit à l'égard de ses propres inventions et en particulier de l'État .
    L'autorité religieuse a édifié la vie politique à l'image de celle de l'Église. L'autorité de l'État , les "droits" des gouvernants venaient d'en haut; le pouvoir, comme la foi, était d'origine divine. Les philosophes écrivirent d'épais volumes prouvant la sainteté de l'État , allant parfois jusqu'à lui octroyer l'infaillibilité. Certains répandirent l'opinion démente que l'État est "suprahumain", que c'est la réalité suprême, "l'absolu".
    La recherche était un blasphème, la servitude la plus haute des vertus. Grâce à de tels principes, on en vint à considérer certaines idées comme des évidences sa crées, non que la vérité en eut été démontrée, mais parce qu'on les répétait sans cesse.
    Les progrès de la civilisation sont essentiellement caractérisés par une mise en question du "divin" et du "mystère", du prétendu sacré et de la "vérité" éternelle, c'est l'élimination graduelle de l'abstrait auquel se substitue peu à peu le concret. Autrement dit, les faits prennent le pas sur l'imaginaire, le savoir sur l'ignorance, la lumière sur l'obscurité.
    Le lent et difficile processus de libération de l'individu ne s'est pas accompli avec l'aide de l'État. Au contraire, c'est en menant un combat ininterrompu et sanglant que l'humanité a conquis le peu de liberté et d'indépendance dont elle dispose, arraché des mains des rois, des tsars et des gouvernements.
    Le personnage héroïque de ce long Golgotha est celui de l'Homme. Seul ou uni à d'autres, c'est toujours l'individu qui souffre et combat les oppressions de toute sorte, les puissances qui l'asservissent et le dégradent.
    Plus encore, l'esprit de l'homme, de l'individu, est le premier à se rebeller contre l'injustice et l'avilissement; le premier à concevoir l'idée de résistance aux conditions dans lesquelles il se débat. L'individu est le générateur de la pensée libératrice, de même que de l'acte libérateur.
    Et cela ne concerne pas seulement le combat politique, mais toute la gamme des efforts humains, en tout temps et sous tous les cieux. C'est toujours l'individu, l'homme avec sa puissance de caractère et sa volonté de liberté qui ouvre la voie du progrès humain et franchit les premiers pas vers un monde meilleur et plus libre ; en sciences, en philosophie, dans le domaine des arts comme dans celui de l'industrie, son génie s'élève vers des sommets, conçoit " l'impossible ", matérialise son rêve et communique son enthousiasme à d'autres, qui s'engagent à leur tour dans la mêlée. Dans le domaine social, le prophète, le visionnaire, l'idéaliste qui rêve d'un monde selon son coeur, illumine la route des grandes réalisations.
    L'État, le gouvernement, quels qu'en soient la forme, le caractère, qu'il soit autoritaire ou constitutionnel, monarchique ou républicain fasciste, nazi ou bolchevik, est de par sa nature même conservateur, statique, intolérant et opposé au changement. S'il évolue parfois positivement c'est que, soumis à des pressions suffisamment fortes, il est obligé d'opérer le changement qu'on lui impose, pacifiquement parfois, brutalement le plus souvent, c'est-à-dire par les moyens révolutionnaires. De plus, le conservatisme inhérent à l'autorité sous toutes ses formes devient  inévitablement réactionnaire. Deux raisons à cela : la première c'est qu'il est naturel pour un gouvernement, non seulement de garder le pouvoir qu'il détient, mais aussi de le renforcer, de l'étendre et de le perpétuer à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières. Plus forte est l'autorité, plus grands l'Etat et ses pouvoirs, plus intolérable sera pour lui une autorité similaire ou un pouvoir politique parallèle. La psychologie gouvernementale impose une influence et un prestige en constante augmentation, nationalement et internationalement, et il saisira toutes les occasions pour les accroître. Les intérêts financiers et commerciaux soutenant le gouvernement qui les représente et les sert, motivent cette tendance. La raison d'être fondamentale de tous les gouvernements, sur laquelle les historiens des temps passés fermaient volontairement les yeux, est si évidente aujourd'hui que les professeurs eux-mêmes ne peuvent plus l'ignorer.
    L'autre facteur, qui astreint les gouvernements à un conservatisme de plus en plus réactionnaire, est la méfiance inhérente qu'il porte à l'individu, la crainte de l'individualité. Notre système politique et social ne tolère pas l'individu avec son besoin constant d'innovation. C'est donc en état de "légitime défense" que le gouvernement opprime, persécute, punit et parfois tue l'individu, aidé en cela par toutes les institutions dont le but est de préserver l'ordre existant. Il a recours à toutes les formes de violence et il est soutenu par le sentiment "d'indignation morale" de la majorité contre l'hérétique, le dissident social, le rebelle politique: cette majorité à qui on a inculqué depuis des siècles le culte de l'Etat, qu'on a élevée dans la discipline, l'obéissance et la soumission au respect de l'autorité, dont l'écho se fait entendre à la maison, à l'école, à l'église et dans la presse.
    Le meilleur rempart de l'autorité, c'est l'uniformité: la plus petite divergence d'opinion devient alors le pire des crimes. La mécanisation à grande échelle de la société actuelle entraîne un surcroît d'uniformisation. On la trouve partout présente dans les habitudes, les goûts, le choix des vêtements les pensées, les idées. Mais c'est dans ce qu'on est convenu d'appeler "l'opinion publique" qu'on en trouve le concentré le plus affligeant. Bien peu ont le courage de s'y opposer. Celui qui refuse dé s'y soumettre est aussitôt "bizarre", " différent", "suspect", fauteur de troubles au sein de l'univers stagnant et confortable de la vie moderne.
    Plus encore sans doute que l'autorité constituée, c'est l'uniformité sociale qui accable l'individu. Le fait même qu'il soit "unique", "différent" le sépare et le rend étranger à son pays et même à son foyer, - plus parfois que l'expatrié dont les vues coïncident généralement avec celles des "indigènes". Pour un être humain sensible, il n'est pas suffisant de se trouver dans son pays d'origine, pour se sentir chez lui, en dépit de ce que cela suppose de traditions, d'impressions et de souvenirs d'enfance, toutes choses qui nous sont chères. I1 est beaucoup plus essentiel de trouver une certaine atmosphère d'appartenance, d'avoir conscience de "faire corps" avec les gens et l'environnement, pour se sentir chez soi, qu'il s'agisse de relations familiales, de relations de voisinage ou bien de celles qu'on entretient dans la région plus vaste qu'on appelle communément son pays. L'individu capable de s'intéresser au monde entier, ne se sent jamais aussi isolé, aussi incapable de partager les sentiments de son entourage que lorsqu'il se trouve dans son pays d'origine.
    Avant la guerre, l'individu avait tout au moins la possibilité d'échapper à l'accablement national et familial. Le monde semblait ouvert à ses recherches, à ses élans, à ses besoins. Aujourd'hui, le monde est une prison et la vie une peine de détention perpétuelle à purger dans la solitude. Cela est encore plus vrai depuis l'avènement de la dictature, celle de droite comme celle de gauche.

    Friedrich Nietzsche qualifiait l'Etat de monstre froid. Comment qualifierait-il la bête hideuse cachée sous le manteau de la dictature moderne ? Non que l'Etat ait jamais alloué un bien grand champ d'action à l'individu; mais, les champions de la nouvelle idéologie étatique ne lui accorde même plus le peu dont il disposait. "L'individu n'est rien", estiment-ils. Seule la collectivité compte. Ils ne veulent rien moins que la soumission totale de l'individu pour satisfaire l'appétit insatiable de leur nouveau dieu.
    Curieusement, c'est au sein de l'intelligentsia britannique et américaine qu'on trouve les plus farouches avocats de la nouvelle cause. Pour le moment, les voilà entichés de la "dictature du prolétariat". En théorie seulement, bien sûr. Car, en pratique, ils préfèrent encore bénéficier des quelques libertés qu'on leur accorde dans leur pays respectif. Ils vont en Russie pour de courtes visites, ou en tant que courtiers de la "révolution", mais ils se sentent tout de même plus en sûreté chez eux.
    D'ailleurs, ce n'est peut-être pas seulement le manque de courage qui retient ces braves Britanniques et ces Américains dans leur propre pays. Ils sentent, peut-être inconsciemment, que l'individu reste le fait fondamental de toute association humaine et que, si opprimé et persécuté qu'il soit, c'est lui qui vaincra à la longue.
    Le "génie de l'homme" qui n'est autre qu'une façon différente de qualifier la personnalité et son individualité, se fraie un chemin à travers le labyrinthe des doctrines, à travers les murs épais de la tradition et des coutumes, défiant les tabous, bravant l'autorité. affrontant l'outrage et l'échafaud - pour être parfois comme prophète et martyr par les générations suivantes. Sans ce "génie de l'homme", sans son individualité inhérente et inaltérable, nous en serions encore à parcourir les forêts primitives.
    Pierre Kropotkine a montré les résultats fantastiques qu'on peut attendre lorsque cette force qu'est l'individualité humaine oeuvre en coopération avec d'autres. Le grand savant et penseur anarchiste a pallié ainsi, biologiquement et sociologiquement, l'insuffisance de la théorie darwinienne sur le combat pour l'existence. Dans son ouvrage remarquable "l'Entraide", Kropotkine montre que dans le règne animal aussi bien que dans la société humaine, la coopération - par opposition aux luttes intestines - oeuvre dans le sens de la survivance et de l'évolution des espèces. Il démontre que, au contraire de l'Etat dévastateur et omnipotent, seules l'entraide et la coopération volontaire constituent les principes de base d'une vie libre fondée sur l'individu et l'association.
    Pour le moment, l'individu n'est qu'un pion sur l'échiquier de la dictature et entre les mains des fanatiques de "l'individualisme à l'américaine". Les premiers se cherchent une excuse dans le fait qu'ils sont à la poursuite d'un nouvel objectif. Les seconds ne prétendent même pas être des innovateurs. En fait, les zélateurs de cette "philosophie" réactionnaire n'ont rien appris et rien oublié. Ils se contentent de veiller à ce que survive l'idée d'un combat brutal pour l'existence, même si la nécessité de ce combat a complètement disparu. Il est évident qu'on perpétue celui-ci justement parce qu'il est inutile. La soi-disant surproduction n'en est-elle pas la preuve? La crise économique mondiale n'est-elle pas l'éloquente démonstration que ce combat pour l'existence ne doit sa survie qu'à l'aveuglement des tenants du "chacun pour soi", au risque d'assister à l'autodestruction du système.
    L'une des caractéristiques insensées de cette situation, c'est l'absence de relation entre le producteur et l'objet produit. L'ouvrier moyen n'a aucun contact profond avec l'industrie qui l'emploie, il reste étranger au processus de production dont il n'est qu'un rouage. Et comme tel, il est remplaçable à tout moment par d'autres êtres humains tout aussi dépersonnalisés.
    Le travailleur qui exerce une profession intellectuelle ou libérale, bien qu'il ait la vague impression d'être plus indépendant, n'est guère mieux loti. Lui non plus n'a pas eu grand choix, ni plus de possibilité de trouver sa propre voie dans sa branche d'activité, que son voisin le travailleur manuel. Ce sont généralement des considérations matérielles, un désir de prestige social qui déterminent l'orientation de l'intellectuel. Vient s'ajouter à cela la tendance à embrasser la carrière paternelle pour devenir instituteur, ingénieur, reprendre le cabinet d'avocat ou de médecin, etc. car la tradition familiale et la routine ne demandent ni gros efforts ni personnalité. En conséquence, la majorité des gens sont mal insérés dans le monde du travail. Les masses poursuivent péniblement leur route, sans chercher plus loin, d'abord parce que leurs facultés sont engourdies par une vie de travail et de routine ; et puis il leur faut bien gagner leur vie. On retrouve la même trame dans les cercles politiques, peut-être avec, plus de force. Il n'y est fait aucune place pour le libre choix, la pensée ou l'activité indépendantes. On n'y rencontre que des marionnettes tout juste bonnes à voter et à payer les contributions.
    Les intérêts de l'Etat et ceux de l'individu sont fondamentalement antagonistes. l'Etat et les institutions politiques et économiques qu'il a instaurées ne peuvent survivre qu'en façonnant l'individu afin qu'ils servent leurs intérêts; ils l'élèvent donc dans le respect de la loi et de l'ordre, lui enseignent l'obéissance, la soumission et la foi absolue dans la sagesse et la justice du gouvernement; ils exigent avant tout le sacrifice total de l'individu lorsque l'Etat en a besoin, en cas de guerre par exemple. l'Etat juge ses intérêts supérieurs à ceux de la religion et de Dieu. Il punit jusque dans ses scrupules religieux ou moraux l'individu qui refuse de combattre son semblable parce qu'il n'y a pas d'individualité sans liberté et que la liberté est la plus grande menace qui puisse peser sur l'autorité.

    Le combat que mène l'individu dans des conditions aussi défavorables - il en va souvent de sa vie- est d'autant plus difficile qu'il ne s'agit pas, pour ses adversaires, de savoir s'il a tort ou raison. Ce n'est ni la valeur ni l'utilité de sa pensée ou de son action qui dresse contre lui les forces de l'Etat et de "l'opinion publique". Les persécutions contre l'innovateur, le dissident, le protestataire, ont toujours été causées par la crainte que l'infaillibilité de l'autorité constituée ne soit mise en question et son pouvoir sapé.
    L'homme ne connaîtra la véritable liberté, individuelle et collective, que lorsqu'il s'affranchira de l'autorité et de sa foi en elle. L'évolution humaine n'est qu'un pénible cheminement dans cette direction. Le développement, ce n'est en soi ni l'invention ni la technique. Rouler à 150 Km à l'heure n'est pas un signe de civilisation. C'est à l'individu, véritable étalon social, que se mesure notre degré de civilisation; à ses facultés individuelles, à ses possibilités d'être librement ce qu'il est; de se développer et de progresser sans intervention de l'autorité coercitive et omniprésente.
    Socialement parlant, la civilisation et la culture se mesurent au degré de liberté et aux possibilités économiques dont jouit l'individu; à l'unité et à la coopération sociale et internationale, sans restriction légale ni autre obstacle artificiel; à l'absence de castes privilégiées; à une volonté de liberté et de dignité humaine; en bref, le critère de civilisation, c'est le degré d'émancipation réelle de l'individu.

    L'absolutisme politique a été aboli parce que l'homme s'est aperçu, au cours des siècles, que le pouvoir absolu est un mal destructeur. Mais il en va de même de tous les pouvoirs, que ce soit celui des privilèges, de l'argent, du prêtre, du politicien ou de la soi-disant démocratie. Peu importe le caractère spécifique de la coercition s'il revêt la couleur noire du fascisme, le jaune du nazisme ou le rouge prétentieux du bolchevisme. Le pouvoir corrompt et dégrade aussi bien le maître que l'esclave, que ce pouvoir soit aux mains de l'autocrate, du parlement ou du soviet. Mais le pouvoir d'une classe est plus pernicieux encore que celui du dictateur, et rien n'est plus terrible que la tyrannie de la majorité.

    Au cours du long processus historique, l'homme a appris que la division et la lutte mènent à la destruction et que l'unité et la coopération font progresser sa cause, multiplient ses forces et favorisent son bien-être. L'esprit gouvernemental travaille depuis toujours à l'encontre de l'application sociale de cette leçon fondamentale, sauf lorsque l'Etat y trouve son intérêt. Les principes conservateurs et antisociaux de l'Etat et de la classe privilégiée qui le soutient, sont responsables de tous les conflits qui dressent les hommes les uns contre les autres. Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui commencent à voir clair, sous la surface de l'ordre établi. L'individu se laisse moins aveugler par le clinquant des principes étatiques et les "bienfaits" , de "l'individualisme" préconisé par les sociétés dites libérales. Il s'efforce d'atteindre les perspectives plus amples des relations humaines que seule procure la liberté. Car la véritable liberté n'est pas un simple chiffon de papier intitulé " constitution", "droit légal" ou "loi". Ce n'est pas non plus une abstraction dérivée de cette autre irréalité appelée "État". Ce n'est pas l'acte négatif d'être libéré de quelque chose ; car cette liberté-là n'est que la liberté de mourir de faim. La vraie liberté est positive ; c'est la liberté vers quelque chose, la liberté d'être, de faire et les moyens donnés pour cela.
    II ne peut alors s'agir d'un don, mais d'un droit naturel de l'homme, de tous les êtres humains.
    Ce droit ne peut être accordé ou conféré par aucune loi, aucun gouvernement. Le besoin, le désir ardent s'en fait sentir chez tous les individus. La désobéissance à toutes les formes de coercition en est l'expression instinctive. Rébellion et révolution sont des tentatives plus ou moins conscientes pour se l'octroyer. Ces manifestations individuelles et sociales sont les expressions fondamentales des valeurs humaines. Pour nourrir ces valeurs, la communauté doit comprendre que son appui le plus solide, le plus durable, c'est l'individu.
    Dans le domaine religieux comme dans le domaine politique, on parle d'abstractions tout en croyant qu'il s'agit de réalités. Mais quand on en vient vraiment à traiter de choses concrètes, il semble que la plupart des gens soient incapables d'y trouver un intérêt vital. C'est peut-être que la réalité est par trop terre-à-terre, trop froide pour éveiller l'âme humaine. Seuls lés sujets différents, peu ordinaires, soulèvent l'enthousiasme. Autrement dit, l'Idéal qui fait jaillir l'étincelle de l'imagination et du coeur humain. Il faut quelque idéal pour sortir l'homme de l'inertie et de la monotonie de son existence et transformer le vil esclave en personnage héroïque.
    C'est ici qu'intervient évidemment l'opposant marxiste dont le marxisme- dépasse d'ailleurs celui de Marx lui7même. Pour celui-là, l'homme n'est qu'une figurine aux mains de cette toute puissance métaphysique qu'on appelle déterminisme économique, plus vulgairement lutte des classes. La volonté de l'homme, individuelle et collective, sa vie psychique, son orientation intellectuelle, tout cela compte pour bien peu de chose chez notre marxiste et n'affecte en rien ses conceptions de l'histoire humaine.

    Aucun étudiant intelligent ne nierait l'importance du facteur économique dans le progrès social et le développement de l'humanité. Mais seul un esprit obtus et obstinément doctrinaire se refusera à voir le rôle important de l'idée, en tant que conception de l'imagination et résultat des aspirations de l'homme.
    Il serait vain et sans intérêt de tenter de comparer deux facteurs de l'histoire humaine. Aucun facteur ne peut être considéré, à lui seul, comme le facteur décisif de l'ensemble des comportements individuels et sociaux. Nous sommes trop peu avancés en psychologie humaine, peut-être même n'en saurons-nous jamais assez pour peser et mesurer les valeurs relatives de tel ou tel facteur déterminant du comportement humain. Formuler de tels dogmes, dans leurs connotations sociales, n'est que fanatisme; pourtant, on verra une certaine utilité dans le fait que cette tentative d'interprétation politico-économique de l'histoire prouve la persistance de la volonté humaine et réfute les arguments des marxistes.
    Heureusement, certains marxistes commencent à voir que leur Credo n'est pas toute vérité; après tout, Marx n'était qu'un être humain, bien trop humain pour être infaillible. Les applications pratiques du déterminisme économique en Russie ouvrent, actuellement, les yeux des marxistes les plus intelligents. On peut voir, en effet, des réajustements s'opérer au niveau des principes marxistes dans les rangs socialistes et même dans les rangs communistes des pays européens. Ils comprennent lentement que leur théorie n'a pas assez tenu compte de l'élément humain, des Menschen ainsi que le souligne un journal socialiste. Aussi important soit-il, le facteur économique n'est cependant pas suffisant pour déterminer à lui seul le destin d'une société. La régénération de l'humanité ne s'accomplira pas sans l'aspiration, la force énergétique d'un idéal.
    Cet idéal, pour moi, c'est l'anarchie, qui n'a évidemment rien à voir avec l'interprétation erronée que les adorateurs de l'Etat et de l'autorité s'entendent à répandre. Cette philosophie jette les bases d'un ordre nouveau fondé sur les énergies libérées de l'individu et l'association volontaire d'individus libres.

    De toutes les théories sociales, l'Anarchie est la seule à proclamer que la société doit être au service de l'homme et non l'homme au service de la société. Le seul but légitime de la société est de subvenir aux besoins de l'individu et de l'aider à réalisa ses désirs. Ce n'est qu'alors qu'elle se justifie et participe aux progrès de la civilisation et de la culture. Je sais que les représentants des partis politiques et les hommes qui luttent sauvagement pour le pouvoir me taxeront d'anachronisme incorrigible. Eh bien, j'accepte joyeusement cette accusation. C'est pour moi un réconfort de savoir que leur hystérie manque d'endurance et que leurs louanges ne sont jamais que temporaires.
    L'homme aspire à se libérer de toutes les formes d'autorité et de pouvoir et ce ne sont pas les discours fracassants qui l'empêcheront de briser éternellement ses chaînes. Les efforts de l'homme doivent se poursuivre et ils se poursuivront.


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  • Devons-nous nous moquer de la religion ?

    Beaucoup de gens, peut-être la majorité, bien qu'ils tiennent à ce que chacun puisse exprimer librement ses opinions sur l'athéisme, pensent que nous devrions éviter de se moquer de la religion. De telles railleries offensent gravement la sensibilité des personnes qui pratiquent une religion. Il est convenu que devant des personnes qui pratiquent, nous parlions en termes de respect sur leurs croyances, bien que nous les trouvions ridicules et offensives, spécialement quand elles sont enseignées à des enfants qui sont trop jeunes pour raisonner. Je n'ai pas observé que ces gens pratiquant ont le moindre respect pour les opinions des athées, ou s'empêchent de parler d'eux en termes les plus préjudiciables; ils semblent attendre que leurs propres points de vue sont les seuls dignes de respect.

    Dans ce siècle, nous avons pu observer la montée des religions que l'on peut appeler "laïques", systèmes de croyances qui sont tenues avec une ferveur absolue et qui justifient les actes les plus atroces et les plus inhumains.

    J'en réfère à de tels cultes sur la terre entière,  comme le Marxisme-Léninisme, le Maoïsme et le brandon du fascisme qui a étreint les Allemands sous le régime nazi.

    Je pense que l'on peut parler de ces régimes comme de religions, car ils ne diffèrent des religions les mieux établies telles que le Christianisme, le Judaïsme orthodoxe, l'Islam et le Shintoïsme que par ce qu'ils ne postulent pas un Dieu supra-naturel. Les religions laïques ont eu la vie courte au 20ème siècle, bien qu'il n'y ait aucune garantie qu'elles ne renaissent pas, à  certains moments du futur.

    Dans une certaine mesure, elles ressemblent à la religion dominante pendant une période de l'Empire Romain, pendant laquelle l'empereur était considéré comme Dieu et adoré comme tel, au moins dans certaines régions de l'Empire.

    Des figures croyantes comme Staline, Hitler, ou le Président Mao, étaient, à tous égards, considérées comme Dieu, pendant la dernière partie de leur règne, et c'était un blasphème, puni de la peine de mort, que de les ridiculiser.

    J'ai observé que beaucoup de chrétiens n'ont pas hésité à se moquer de figures telles que Staline, et à verser le dédain sur le Marxisme-Léninisme en la présence même de communistes profonds; ils ne semblaient pas voir qu'ils blessaient profondément la sensibilité de leurs auditeurs.

    Pourtant, si quelqu'un émettait l'opinion que Jésus-Christ était une pauvre cloche et ses dires des non-sens, d'une platitude barbante, et d'une évidente sottise, ils affirmeraient que c'est de très mauvais goût. Il y a quelques siècles, ils auraient réclamé que celui qui avait proféré de telles paroles soit pendu ou brûlé, mais maintenant qu'ils ont perdu le pouvoir de la chrétienté, ils peuvent seulement se rabattre sur le "mauvais goût", bien que pour blasphémer, dans ce pays, il y ait encore des essais, comme le montre Nicolas Walter.

    Je n'ai jamais rencontré un vrai chrétien qui débattrait sérieusement sur le fait que Jésus Christ (si tant est qu'il ait jamais existé) était simplement un jeune homme très vaniteux, comparable  dans sa vanité à Staline, Hitler ou Mao. Pourquoi traiterions-nous cet homme de paille , dont la réalité historique est douteuse, avec un respect spécial?

    Pourquoi devrions-nous tenir toutes les balivernes embrouillées qu'il a proférées, comme au-delà de la critique?

    L'histoire du christianisme n'est ni meilleure ni pire que celle de n'importe quel mythe enregistré dans l'humanité, et nous devons reconnaître que sa puissance émotionnelle est comparable à celle d'autres légendes. Nous connaissons la puissance dramatique des mythes d'Œdipe, d'Oreste, d'Iphigénie, de Médée et des autres mythes grecs; mais à prétendre que ces choses se sont réellement réalisées, et à enseigner aux enfants que c'est la vérité, sur lesquelles il ne faut pas se poser de questions, revient à leur raconter un tas de mensonges.

    La bible, l'ancien et le nouveau testament, forme une partie de notre héritage culturel, et écrite, telle qu'elle l'est dans le magnifique style de l'époque jacobine(vers 1600), c'est une oeuvre de littérature appréciable et les enfants devraient se familiariser avec elle comme étant une partie de leur éducation générale. Quelqu'un qui ne connaîtrait pas ou Noé ou Samson ou Judas Iscariote  aurait certainement manqué d'une partie de son éducation, comme s'il n'avait jamais entendu parler ou d'Œdipe ou de l'Odyssée. Ce que les chrétiens modernes ont fait est un acte de vandalisme. Ils ont pris la bible de Jamesian l'ont sabotée en la traduisant en anglais "moderne".

    Ainsi, les événements légendaires tels que le repas de quatre mille personnes, raconté dans la traduction originale de la bible de Jamesian, ont une  dignité et une grandeur certaines :

    And jesus said unto them,

     How many loaves have te? And they said, Seven, and a few little fishes. And he cmmandes the multitude to sit down on the ground. And he took the seven loaves and the fishes, and gave thanks, and brake them, and gave to his disciples, and the disciplesto the multitude. And they did all eat and were filled: and they took up of the broken meat that was left seven baskets full.

    Et Jésus leur dit:

    Combien de miches avez-vous? Et ils lui dirent, sept, et quelques petits poissons. Et il commanda à la multitude de s'asseoir sur le sol.Et il prit les sept miches et les poissons, et il leur dit merci, les cassa et les donna à ses disciples, et les disciples les donnèrent à la multitude. Et ils mangèrent tous et furent rassasiés; et ils ramassèrent les brisées et  il en resta sept paniers remplis.(Matthieu 15, 34-37, the king James Bible).

    C'est presque de la poésie, et nous devons accepter cet événement impossible comme un morceau d'hyperbole romanesque, comme Samson tuant dix mille personnes avec la mâchoire d'un âne.

    Mais, qu'en ont fait les membres du clergé ? Ils ont prétendu que cela s'est passé réellement et l'ont rapporté tel quel dans The News of the World (les nouvelles du monde) :

        Combien de pains avez-vous? demanda Jésus
        Sept répondirent-ils, et il y quelques petits poissons.
        Aussi, il ordonna aux gens de s'asseoir sur le sol, alors il prit les sept pains et les poissons, et après avoir remercié Dieu, les rompit et les donna à ses disciples, et les disciples les distribuèrent aux gens. Ils mangèrent jusqu'à ce qu'ils fussent rassasiés et avec les restes qu'ils ramassèrent, ils purent emplir sept paniers. (Nouvelle Bible Anglaise)

    Un tour de passe-passe digne d'Uri Geller !

    Raconté comme cela, c'est un mensonge monstrueux, conçu pour tromper les enfants et les simples d'esprit, destiné à être moqué et ridiculisé.

    Pendant les années 1930, au moment où Hitler et Mussolini étendaient leurs pouvoirs, les dessinateur David Low produisit une série de dessins satiriques très drôles, les dépeignant dans des situations grotesques. Ces hommes étaient responsables de très forte vilenie, mais la condamnation morale était insuffisante; ils purent être ramenés à leurs véritables dimensions, plus effectivement en les prenant pour des clowns.

    Plus tard, quand Hitler et Staline signèrent un pacte pour démembrer la Pologne, Staline devint aussi le sujet du pinceau satirique de Lox, et dépeint non seulement comme un démon mais aussi comme un lourdaud maladroit.

    Je pense que nous ne devons pas manquer d'exposer les aspects ridicules de la religion et se moquer de l'emphase pompeuse de leurs prêtres, de leurs dieux et de leurs icônes.

    Les enfants sont trop immatures pour apprécier le mal immense qu'a causé la religion, que continue à causer la religion, sur toute la terre. De toute façon, nous pouvons et devons leur montrer les aspects ridicules des figures solennelles et puissantes qui s'efforcent de les intimider et les corrompre en prétendant qu'une série d'énormes mensonges sont saintes vérités.

    Nous les éclairerons beaucoup plus effectivement en montrant  les prêtres et les ecclésiastiques , sont des clowns colportant la futilité qu'en tentant de leur expliquer les conséquences tragiques de leurs efforts religieux. La pleine connaissance de la signification de la religion, qui est une maladie mentale de l'humanité, viendra ultérieurement.

    Croire et Faire croire

    Belief and Make-believe (croire et faire croire) est le titre d'un des livres de George Well. Les enfants y apprennent très tôt à faire la distinction entre le fait et la fantaisie; Jacques et les haricots géants, Le chaperon rouge et le loup, Aladin et la lampe merveilleuse, et Simbad le marin, mais ils ne croient pas que de telles aventures excitantes ont une place dans la réalité.

    Ils peuvent admettre aisément que les mythes du christianisme et ceux des autres religions sont dans l'empire de la fantaisie et non dans la réalité. Les festivals folkloriques que nous devrions tous apprécier, ont leurs mythes associés; Noël a son bébé dans la crèche, les trois magiciens suivent l'étoile, etc. (mythes  antérieurs de plusieurs siècles à l'époque du roi Hérode), mais il y a aussi le mythe du Père Noël, voyageant avec son renne sur les toits. Mais tandis que les enfants apprécient ces mythes, ils jugent très vite que quiconque prétend sérieusement  que le renne cliquette sur nos toits , est un farceur, un bouffon, un fou à la fête, qui ne doit pas être pris au sérieux.
    Mais, quand les ecclésiastiques prétendent solennellement que toutes ces espèces de merveilles impossibles ont réellement eu lieu, et exigent que les enfants y croient, sous peine de punition, ces gens sont, à la fois des clowns, des sacrés menteurs qui devraient être reconnus comme tels par les enfants.

    Je me suis référé aux enfants et à la tentative, par des gens instruits dans la religion, d'abuser d'eux et de les corrompre en tentant de leur faire accepter un tas de mensonges, cette tentative reste une sacrée vérité.

    Mais qu'en advient-il chez des gens matures et adultes qui proclament croire en la vérité sans fards de ce que leur église (ou autre institution religieuse) enseigne.

    Ici, nous devons analyser ce que l'on veut dire par "croyance".

    Croient-ils vraiment ou croient-ils par-devers eux qu'ils ont des croyances absurdes?

    Cette question est d'un intérêt psychologique  considérable.

    Par analogie, je dois me référer aux gens que nous considérons comme mentalement malades, qui semblent  croire, peut-être temporairement, qu'ils sont des "autres", généralement des personnages , grands et historiques. Quand je travaillais à l'hôpital Maudsley, je voyais une  patiente qui se prétendait être Jeanne d'Arc, et qui exigeait qu'elle soit traitée comme telle.

    Cette dame souffrait d'une maladie connue sous le nom de psychose maniaco-dépressive, une maladie dont la phase maniaque est d'une nature temporaire, mais durant laquelle le sujet peut être  dans des délires extraordinaires. Quand elle sortait de la phase "faute" et  retournait à la normale, elle ne se déclarait plus Jeanne d'Arc. Je pouvais discuter du sujet tout à fait rationnellement avec elle. Je lui ai demandé si quelque chose l'avait tracassé, femme médiévale, elle qui vivait dans le Londres du XXème  siècle. Elle répondit non, parce qu'elle n'avait cru, actuellement, qu'elle était Jeanne d'Arc.; elle savait toujours qu'elle était ménagère, mais agir dans le rôle d'un personnage du Moyen-Age, était si immensément gratifiant pour elle, qu'elle ne pouvait supporter d'admettre, pour elle-même et pour les autres, qu'elle n'était pas le personnage historique qu'elle se proclamait être.

    Nous devons étudier si un adulte intelligent et normal qui affirme croire aux non-sens qu'enseigne la religion, est dans une situation semblable. Il ne peut supporter, même dans son for intérieur, que tout est immondices, car une telle sensation aurait des conséquences sérieuses pour sa vie émotionnelle et son équilibre mental.

    "Perdre la foi" amène quelques fois une panne mentale, et je sais que cela est arrivé à un communiste profond qui perdit la foi au moment où les soviétiques écrasèrent la Hongrie en 1956.

    Intelligents, les adultes croyants peuvent aussi être comparés aux petits enfants qui traversent des phases d'actions fantaisistes pendant une période courte.

    Un petit garçon peut traverser une phase où il se croit être un écureuil, et il exige qu'il soit considéré comme tel, aussi longtemps que cela est compatible avec sa vie normale.. Quand on lui brosse les cheveux, il insiste pour qu'on lui dise sa  "fourrure", il demande qu'on lui donne beaucoup de noisettes, et en accumule un stock sous son oreiller. Parfois, il prendra son goûter dans un arbre. Il va à l'école normalement, et les maîtres tolérants doivent passer outre son comportement d'écureuil, pourvu qu'il ne dérange pas la classe. L'action correspondant à de telles fantaisies chez les enfants est généralement très courte, et les parents sensibles ne se moquent pas de leur écureuil mais démontrent leur indulgence. Mais, c'est vrai de dire qu'il se croit être écureuil.

    Des adultes intelligents peuvent traverser une période en suivant apparemment une foi tout à fait bizarre, avec une grande ferveur, tout en étant pas autrement déséquilibré. Je me souviens qu'au L.E.S, il y avait un groupe de jeunes femmes qui appartenaient au Fan Club de James Dean. Elles croyaient fermement que Dean était encore mystérieusement vivant et en pleine activité. Cette croyance était très gratifiante pour elles et semblait être le ciment social qui maintenait la solidité du groupe. Quand elles se lièrent avec leur petit ami , elles ont quitté le groupe.

    Leur communauté de femmes ressemblait à celle des bonnes sœurs qui sont supposées croire qu'elles sont les "fiancées du Christ".

    Qu'est-ce que la foi, alors?

    Il y a des savants physiciens qui sont des chrétiens fervents. Demandez à un tel physicien si la masse de la terre a diminué de soixante à quatre-vingt kg quand le Christ est monté aux cieux ? Que répondra-t-il ?

    Intérieurement, il peut être dérangé et ennuyé par le fait que vous essayez de le faire mordre à l'hameçon en ridiculisant sa croyance. Extérieurement, il restera probablement calme et tentera de démontrer que c'est une question bête à laquelle on ne peut pas répondre car le poseur de question ne comprend pas réellement la nature de la science ou de la religion. Il croit en ce qu'il croit, et ce serait émotionnellement catastrophique pour lui d'admettre le doute.

    Est-ce que la moquerie renforce la foi?

    Parfois, la moquerie renforce l'expression externe de la foi. La patiente psychotique qui se prenait pour Jeanne d'Arc, le petit garçon qui se prenait pour un écureuil, les étudiants qui déclaraient que James Dean était encore vivant, les communistes qui adoraient Staline ou Mao, le physicien qui affirmait que, naturellement, le Christ est monté aux cieux, auraient été plus virulents dans l'affirmation de leur foi, si l'on s'était moqué d'eux. Mais à la longue, la moquerie créera un climat de scepticisme, dans lequel les victimes intentionnelles de la propagande religieuse seront moins vulnérables, et quelques uns des croyants peuvent éventuellement en arriver à admettre qu'ils ne croient pas réellement à un tas d'inepties; et que cette foi est seulement une béquille dont ils dépendent du fait de leur propre imperfection.

    Ils peuvent apprendre à agir sans cette béquille et apprendre à croire à leur propre jugement rationnel. Eventuellement, comme la dame qui sortait de son état maniaco-dépressif, ils peuvent admettre qu'ils n'ont jamais cru aux balivernes, mais que ça servait pendant un certain temps. Il est possible que l'humanité dépasse éventuellement ce leg tragique de  la religion  avec toutes ses effusions de sang et ses luttes. L'humanité peut devenir rationnelle et humaine.

    Enfoncer une porte ouverte?

    A.N. Wilson, le biographe, auteur de romans bien connu et ancien apologiste chrétien écrit:
    "il est dit , dans la bible, que l'amour de l'argent est la racine de tout mal. Il serait plus exact de dire que l'amour de Dieu est la racine de tout mal. La religion est la tragédie de l'humanité"
    Très vrai et étant de la même opinion, je trouve qu'il est encourageant qu'un homme avec sa puissance intellectuelle essaie de secouer les chaînes de la croyance irrationnelle qu'on lui a imposées alors qu'il était enfant. Les apologistes chrétiens mettent parfois en exergue, le fait que des gens intellectuellement très avancés, tels le Docteur Johnson, étaient croyants.

    Mais les croyances d'un homme, ses principes les plus fondamentaux, ne sont pas simplement les produits de son intellect; ils sont fortement arc-boutés sur l'émotion et aussi, trop souvent, maintenus par la peur. L'enfant faible et terrifié continue de vivre dans notre moi profond longtemps après que nous ayons atteint l'âge adulte.

    Bien que la peur et l'intimidation soient au cœur de l'endoctrinement religieux, les émotions positives de l'enfant sont aussi manipulées, le mythe du gentil petit Jésus, le bébé adoré, bercé dans sa crèche, réapparaît à chaque Noël, et le pathos de la crucifixion est imploré, avec l'implication monstrueuse que lui ou elle, le petit enfant, est responsable, quelque part de cette torture à cause de ses péchés! C'est pourtant le même Jésus qui, selon l'évangile de St Matthieu déclarait:" Ne pensez pas que je sois  venu apporter la paix sur terre; je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive" Matthieu 10,34-36.

    Il y a quantité de contradictions semblables dans les évangiles, destinées à stupéfier et confondre l'enfant, et elles sont pas source de faiblesse mais de force, de même qu'elles  servent de but essentiel à la religion: administrer une gifle retentissante à la face de la raison et du  sens commun.

    Si l'on s'en réfère à toutes les horreurs cruelles qui sont perpétrées au nom de la religion, les croyants déclarent qu'il n'y a rien de mauvais dans le Christianisme(Islam, judaïsme etc.) ; les horreurs, disent-ils, sont  dues à la méchanceté de la nature humaine. Le fait est que, quoique les gens puissent être assez cruels, intolérants et irrationnels quand il s'agit de leur propre intérêt, ils sont plus infiniment plus brutaux quand il s'agit de l'avancée religieuse, comme le démontrent l'histoire et les tragédies modernes.

    Renforcés par la religion, habituellement faibles, modérément égoïstes et quelques fois aimables, les êtres humains peuvent se transformer en monstres: monstres d'arrogance, d'intolérance, se fichant éperdument de toutes les valeurs humaines, parce qu'ils croient que d'une manière ou d'une autre, ils le font pour la plus grande gloire de Dieu.

    En critiquant sévèrement la religion, comme je le fais, en cette fin de siècle en Grande Bretagne, suis-je entrain d'enfoncer une porte ouverte?

    Les non-croyants peuvent considérer l'Eglise anglicane, et les autres corps religieux avec une tolérance amusée, et faire et dire ce qui leur plaît. Mais quel degré de liberté de pensée, de discours et d'action, avons-nous gagné, durement, pendant des siècles de lutte! Une telle liberté est ténue.

    Au milieu les prêcheurs qui roucoulent si gentiment à la radio, vivent ceux qui aimeraient retourner aux jours où leurs ancêtres nous  emprisonnaient, pendaient et brûlaient pour avoir mis en question leur pouvoir et leur dogmatisme. Les menaces de mort contre Salman Rushdie démontrent que des fanatiques, en Angleterre, peuvent enlever en incitant au meurtre, et, en claquant des doigts, se moquer de la loi britannique. C'est autorisé parce qu'il s'agit d'un problème de religion.

    A.N. Wilson parle vrai quand il dit que "la religion est la tragédie de l'humanité".

    J'ai parlé principalement de la religion chrétienne dans cet essai, mais, naturellement, tout ce que j'ai écrit s'applique également aux autres religions, partout au monde, y compris les religions non-théistes que certaines personnes aiment à désigner sous le terme de "politiques".
    L'anarchisme implique, non seulement, l'a-théisme, mais aussi la lutte active contre toutes religions, lutte où la satire prouve des moyens effectifs de les combattre. Alors nous nous engagerions certainement dans la dérision et ne serions pas détournés par le sentiment que la religion jouit de droits spéciaux à l'immunité.

    Notes

    1. N. Walter Blasphemy: ancient and modern London: Rationalist ,Press Association 1990.
    2. For a discussion of the historicity of Christ, see G.A. Wells Did Jesus Exist? London: Pemberton 1986.
    3. G.A. Wells Belief and Make-believe,La Salle, Illinois: Open Court 1991.
    4. A.N. Wilson Against Religion: why we should try to live without it, Chatto CounterBlasts No. 19, London: Chatto & Windus 1991.


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  • terrorismes anarchistes

    L’utopie de « la propagande par le fait »

    Quelques remarques générales que révèlent cette chronologie certainement incomplète et parfois imprécise :

    1. la « propagande par le fait » est très diversifiée : elle englobe les actes « terroristes », les actions de récupérations et d’expropriations ou de « reprise individuelle », les expéditions punitives et de représailles (contre patrons, policiers, juges et ecclésiastiques, jaunes, militants hostiles aux syndicalistes…), le sabotage, le boycott agressif…Certains actes de guérillas peuvent aussi y appartenir.
    2. C’est un type d’actions largement utilisé et mondialement représenté, même si les analystes et la plupart des anarchistes ont montré que c’est un phénomène qui reste marginal (sauf dans le monde ibérique et dans le monde russe) et majoritairement renié dans l’anarchisme. Ce qui est rejeté, c’est le terrorisme aveugle, une violence insupportable contre des individus, qu’ils soient innocents ou pas. Par contre le terrorisme sous forme de guérilla, de relance de la guerre civile révolutionnaire, tant en Russie qu’en Espagne franquiste est plus justifié et approuvé par le mouvement libertaire.
    3. Certains pays et certaines régions à un moment donné ont présenté des « pics » évidents de cette pratique terroriste : 
      - la Russie du tsarisme finissant,  
      - la France des années 1880-1890, 
      - la Catalogne libertaire et Séville (jugée « deuxième Barcelone ») de l’après Première Guerre mondiale (1918-1921) en butte aux pistoleros patronaux et à la répression étatique,  
      - l’extrême sud du cône américain, l’Argentine surtout au début du XX° siècle,  
      - les rares mouvements anarchistes antifascistes et leurs tentatives contre le Duce en Italie... 
      - La Guerre d’Espagne marque une apogée du terrorisme ou des actions militantes violentes, mais son aspect systématique et général nous force à l’exclure de cette chronologie. Les combats terroristes et « guérilléristes » se prolongent fréquemment dans les années 1940-1950 surtout, et donnent des « pics » concernant surtout la région barcelonaise. Il semble que la résistance libertaire armée au franquisme ait été notoirement sous-estimée. 
      - les années 1960-1980 sont plus difficiles à analyser, car les mouvances terroristes sont souvent et sans doute majoritairement d’inspiration autoritaires et léninistes, parfois dans la vague guévariste, même si d’authentiques inspirations libertaires parcourent les mouvements anti-franquistes, le DI, le MIL et les GARI, et d’autres mouvances comme Action Directe en France, et parfois Lotta Continua en Italie et surtout la Angry Brigade au Royaume Uni… ATTENTION : pour ce dernier cas, très documenté, j’ai repris leur chronologie, et donc j’ai abusivement donné le sigle des Angry Brigade à des actions qui relèvent évidemment d’autres mouvances.
    4. La chronologie traditionnellement admise en France (1877-1894) ne tient donc pas : la violence anarchiste est beaucoup plus longue et diversifiée, dans l’espace et dans le temps.

     
     

    DATE PAYS LIEU AUTEUR ACTIONS DEGATS
    1877 avril 05/11 IT Bénévent   Action armée Blessés.
    1878 mai 11 ALL Berlin HOEDEL Tir contre l’empereur Décapité le 16/07/1878.
    1878 juin 17 ALL Berlin NOBILING Empereur GUILLAUME 1° blessé Meurt en prison le 23/09/1878.
    1878 août 26 RUS     Général METENTSOV poignardé  
    1878 oct.25 ESP   J. Oliva MONCASI Attentat contre ALPHONSE XII Garrotté 28/11/1878.
    1878 nov. 17 IT Napoli PASSANANTE 
    Giovanni
    Attentat contre le roi HUMBERT I° Roi blessé.
    1878 nov. 18 it Firenze   Bombe dans une manifestation monarchique 4 morts

    Arrestations de 68 internationaux

    èforte répression anti-anarchiste en Italie.

    1878 nov. 20 it Pisa   Bombe attribuée aux anarchistes  
    1879 mars 8 RUS St Petersbourg   Assassinat du prince Dimitri KROPOTKINE  
    1879 mars 22 RUS Odessa   Colonel KNOPP étranglé  
    1879 déc.30 ESP   Fr. Otero GONZALES Tir contre ALPHONSE XII Garrotté 14/04/1880.
    1880 it Viterbo CORDIGLIANI Lance des pierres en salle d’audience  
    1881 mars 13 RUS St Petersbourg RYSAKOFF GRINIEIVETSKY Assassinat ALEXANDRE II Mort du tsar.
    1881 juin 15 FR St Germain en Laye   Explosion contre la statue de THIERS Presque nuls.
    1881 juil. 14 RU Londres   Congrès international révolutionnaire Approbation de la propagande par le fait, dont le terrorisme fait partie.
    1882 mars 24 FR     Un chômeur tire sur son patron  
    1882 août/nov. FR Montceau les mines BANDE NOIRE Actions armées  
    1882 octo. 22/23 FR Lyon Café place Bellecour CYVOGT Explosion bombe 1 mort.
    1882 octo. ? FR Lyon ?   Explosion bureau de recrutement Armée Presque nuls.
    1883 nove. 16 FR     Attentat contre Jules FERRY  
    1883 déc. FR Lyon   Procès de CYVOGT  
    1884 fév.3 ALL Francfort REINSDORF & MANHEIM Dynamite contre bâtiment de police  
    1884 févr. FR Marseille Louis chaves Jardinier tire sur supérieure de couvent Une morte.
    1885 fév.1 ALL Francfort   Chef de la police RUMPF poignardé  
    1886 fév.14. FR Decazeville   Meurtre de WATRIN  
    1886 mars 05 FR Paris Charles GALLO Attentat manqué à la Bourse 20 ans travaux forcés.
    1886 mai 04 ÉU Chicago   Explosion de Haymarket attribuée aux anarchistes Arrestations.

    Exécutions des responsables anarchistes Albert PARSONS, August SPIES, Adolph FISCHER, George ENGEL et Louis LINGG (suicide). Samuel FIELDEN et Michael SCHWAB condamnés à vie.

    ènaissance ensuite du 1er mai comme fête ouvrière

    1886 sept.23 FR Paris LUCAS Tir contre ROUILLON  
    1886 octo. 17 FR Paris DUVAL Clément Agent poignardé Blessé.
    1887 janv. 11 FR     Procès DUVAL Travaux forcés.
    1887 mars 01 RUS     Attentat manqué contre ALEXANDRE III 7 pendus.
    1887 juin 30 esp Madrid   Ley de Asociaciones Répression légalisée et généralisée.
    1887 nove. 11 ÉU Chicago   Pendaisons ENGEL, PARSONS, FISCHER, LINGG, SPIES 5 morts.
    1889 janv. 19 it Messina PETRINA Nicoló Bombe vers la résidence du Fascio de Messina, attribuée aux socialistes et anarchistes PETRINA inculpé avec 6 autres militants.

    Tribunal de Palerme du 13/10/1889 : PETRINA à 3 ans de prison, Bonaventura PIZZI à 1 an, et 2 autres à 6 mois.

    1891 janv. 18 FR Chambles RAVACHOL Assassinat de Jacques BRUNEL  
    1891 fév. 21 arg Buenos Aires   Bombes attribuées aux anarchistes État de siège et emprisonnements d’anarchistes souvent d’origine française
    1891 printemps FR Notre Dame de Grâce RAVACHOL Meurtre de l'ermite 1 mort
    1891 avril 29 it Palermo Paolo SCHICCHI Attentat : bombe devant une caserne de cavalerie èfuite en Suisse, France, Espagne…
    1891 mai 01 FR Clichy   Violences agents manifestants 3 anarchistes arrêtés 
    DECAMPS, DARDARE, LEVEILLE
    1891 mai 01 FR Fourmies   Violences agents manifestants 12 morts
    1891 mai esp Cádiz   3 bombes jetées dans la Alameda de Cádiz Nombreuses arrestations dont Fermín SALVOCHEA
    1891 juillet ru Walsall   6 anarchistes sont arrêtés pour détention d’explosifs BATTOLA, Victor CAILES et fred CHARLES prennent 10 ans de prison, et DEAKIN 5
    1891 août 28 FR Paris   Procès pour affaire de Clichy. Président BENOIT, procureur BULOT 5 ans DECAMPS 
    3 ans DARDARE
    1891 déc. 20 FR Paris   4 bombes devant chez juge BERTHELOT  
    1892 janv. 08 ESP Jerez   Émeutes et manifestations qui investissent unepartie de la ville 3 morts 
    4 garrottés
    1892 mar. 01 FR Paris   Explosion hôtel Sagan  
    1892 mars 11 FR Paris 136 bd St Germain RAVACHOL Explosion immeuble du conseiller BENOIT presque nuls
    1892 mars 15 FR Caserne Lobau   Explosion presque nuls
    1892 mars 27 FR Paris 39 rue de Clichy RAVACHOL Explosion immeuble de BULOT presque nuls
    1892 mars 30 FR Paris Café Véry 22 bd magenta RAVACHOL Arrestation de RAVACHOL  
    1892 avril 25 FR Paris Café Véry 22 bd Magenta Théodule MEUNIER Explosion 4 blessés,2 morts

    MEUNIER : procès juillet 1894 : Cayenne

    1892 avril 26 FR Paris   Procès de RAVACHOL et SIMON travaux forcés
    1892 juin 21 FR Montbrison   2° procès RAVACHOL Mort
    1892 juil. 11 FR Paris   RAVACHOL guillotiné 1 mort
    1892 sept. 24 ESP Barcelona PALLAS 2 bombes contre Maréchal M. CAMPOS 5 morts 
    PALLAS fusillé
    1892 juil. 23 ÉU Homestead BERKMAN Alexandre Attentat contre Henry CLAY FRICK de la Carnegie Steel Cy Blessé 
    22 ans prison
    1892 octobre 03 it Genova Paolo SCHICCHI Bombe devant le Consulat espagnol  
    1892 octobre 03 it Pisa Paolo SCHICCHI Résistance armée face à la police è Cour d’Assise de Viterbo en 1893 : 11 ans, 3 mois, 15 jours
    1892 nov. 08 FR Paris 11 Ae Opéra HENRY Émile Bombe siège des Mines de Carmaux. Explosion commissariat rue des Bons Enfants 5 morts
    1892 nove. 13 FR Paris LÉAUTHIER Léon Attentat contre ministre GEORGEVITCH Serbie Bagne de Guyane où LÉAUTHIER finit massacré en 1894
    1892 nove. 29 FR   MARPEAUX Agent de police tué  
    1892 déc. 28 FR Paris   Bombe caserne de la Préfecture  
    1892 it Genova Paolo SCHICCHI Attentat contre le Consulat espagnol Malgré la défense de Pietro GORI et de Luigi MOLINARI, 11 ans de prison auc Procès de Viterbo en 1893
    1893 janv. 20 IT Roma   Explosion au Palazzo Marsili  
    1893 juin 20 esp Madrid Francisco RUIZ Essai d’attentat dans la maison de CÁNOVAS DEL CASTILLO Mort du journaliste anarchiste RUIZ
    1893 sept. 24 ESP Barcelona Paulino PALLAS Attentat contre capitaine général de catalogne Martinez CAMPOS PALLAS sera fusillé
    1893 nov. 07-08 ESP Barcelona Santiago SALVADOR 2 bombes au Teatro Liceo 22 morts, 50 blessés 
    6 garrottés
    1893 nov. arg Buenos Aires   Tentatives de lancer des bombes Arrestations d’anarchistes et expulsions
    1893 nov.16 FR Marseille   Attentat chez Général VOULGRENANT  
    1893 déc. 09 FR Paris VAILLANT Auguste Explosion Chambre des Députés 20 blessés
    1893 déc. 11 FR     1° loi « scélérate » sur la presse  
    1893 déc. 18 FR     2° loi « scélérate » sur les associations  
    1894 janv. 10 FR Paris   Procès de VAILLANT Condamnation à mort.
    1894 févr. 04 FR Paris   VAILLANT guillotiné 1 mort
    1894 févr. 12 FR Paris Café Terminus Gare St Lazare HENRY Émile Explosion  
    HENRY arrêté
    17 blessés

    1 mort.

    1894 janvier 15 ru Greenwitch BOURDIN Martial Tentative d’explosion BOURDIN meurt dans l’explosion ; Joseph CONRAD en tire Secret Agent.
    1894 févr. 20 FR Paris rue St Jacques PAUWELS ? Explosion 3 blessés
    1894 févr. 20 FR Paris Fg St Martin PAUWELS ? Bombe désamorcée  
    1894 févr. 24 FR Paris   Procès de LEAUTHIER Travaux forcés à perpétuité.
    1894 fév. 28 FR Paris   Procès MARPEAUX Travaux forcés à perpétuité.
    1894 mars 08 IT Roma   Explosion Palazzo Montecitorio 2 morts 6 blessés.
    1894 mars 15 FR Paris PAUWELS Jean Explosion à l’Église de la Madeleine mort de PAUWELS.
    1894 avril 04 FR Paris   Explosion restaurant de FOYOT rue Vaugirard Blessés dont Laurent TAILHADE.
    1894 avr. 11 FR Argenteuil   Bombe chez juge de paix  
    1894 avril 26 FR Paris   Procès d'HENRY Condamné à mort.
    1894 mai 11 FR Paris   Bombe Avenue Kléber  
    1894 mai arg     Tentatives de lancer des bombes Arrestations et expulsions.
    1894 mai 21 FR     HENRY guillotiné 1 mort
    1894 mai 22 FR Paris   Bombe chez abbé GARNIER à l’Avenue Niel  
    1894 mai 31 IT Roma   Explosion de 2 bombes  
    1894 juin 16 IT Roma LEGA Paolo Coup de revolver sur CRISPI président du conseil Au procès de Rome en novembre 1895 : acquittements des anarchistes !
    1894 juin 24 FR Lyon CASERIO Sante Sadi CARNOT poignardé Mort du Président le 25 juin
    1894 juil. 01 IT Livorno LUCCHESI Oreste Mort de BANDI Giuseppe 1 mort
    1894 juil. 19 IT     3 lois scélérates  
    1894 juil. 10 esp Madrid   Ley anti-terroriste Peine de mort légalisée
    1894 juil. 27 FR Paris   3° loi scélérate : délit d' anarchisme  
    1894 août 02-03 FR Paris   Procès de CASERIO Condamné à mort.
    1894 août 06 FR Paris   Procès des Trente 1 condamné
    1894 août 15 FR     CASERIO guillotiné 1 mort
    1894 août 28 IT Livorno   Explosion aux bains Pancaldi  
    1895 mai 02/22 IT Firenze   Procès LUCCHESI 30 ans pour FRANCHI et LUCCHESI.
    1895 août 16 IT Ancona   Explosion au consulat Français Pour l’anniversaire de la décapitation de CASERIO.
    1895 nov. IT Roma   Procès des complices de LEGA Libérés
    1895 ? cub La Habana Anarchistes Attentat à la Capitanería General contre Valeriano WEYLER  
    1895-1896 ? cub La Habana Anarchistes Attentats divers contre ponts, conduite de gaz…  
    1896 juin 06 ESP Barcelona Tomas ASCHERI

    Anarchistes ?

    Bombe contre procession religieuse de Cambios Nuevos 11 morts 40 blessés 
    6 morts parmi les condamnés

    èProcès de Montjuic : 400 détenus, tortures

    1896 août 16 it Ancona Nuova Concordia Projet d’explosif pour l’anniversaire de la mort de CASERIO 35 membres du groupe libertaire Nuova Concordia sont arrêtés.
    1896 sept. 02 esp Madrid   Ley anti-anarchiste  
    1897 avril 01 fr Marseille Alexandre-Marius JACOB Vol célèbre au Mont de Piété de la rue Petit-Saint-Jean Reprise individuelle prestigieuse et non violent plus que terrorisme !
    1897 avril 27 IT proximité de Roma ACCIARITO Pietro Attentat contre UMBERTO I Échec
    1897 mai 28 IT Roma   Procès ACCIARITO Travaux forcés à vie : au secret à Ventotenne.
    1897 août 08 ESP Sant' Agueda ANGIOLILLO Michele Attentat contre CANOVAS del CASTILLO Mort du président du Conseil espagnol.
    1897 août 19 ESP     ANGIOLILLO garrotté 1 mort
    1897 sept. 04 esp Barcelona   Attentat contre le commandant Narciso PORTAS dans les ramblas  
    1898 jan. 19 FR Paris ETIEVANT C.F. Attaque d'agents Mort au bagne
    1898 sept. 10 CH Genève LUCCHENI Luigi Assassinat de ELISABETH de Bavière Mort de l'impératrice d''Autriche 
    LUCCHENI prison à vie.
    1898 nove. 24 IT Roma   Conférence internationale anti-anarchiste  
    1898 ? ESP   SEMPAU Tue le lieutenant de la Garde Civile Narciso PORTAS  
    1900 juil. 29 IT Monza BRESCI Gaetano Attentat contre UMBERTO I Mort du roi d'Italie
    1900 août 29 IT Milano   Procès BRESCI Bagne
    1901 sept. 06 ÉU Buffalo CZOLGOLSCZ Leon Attentat contre MAC KINLEY Mort du président le 14/09/1901 
    CZOLGOLSCZ tué le 29/10/1901 (chaise)
    1901 oct. 1 FR Paris JACOB Alex Cambriolage rue Quincampoix  
    1902 avril 15 RUS   BALMACHEV 
    (S.R.)
    Attentat contre SPYAGINE Mort du ministre de l'intérieur. 
    Pendaison 16/05/1902
    1902 nov. 15 bel Bruxelles Gennaro RUBINO Attentat manqué contre le cortège royal par cet italien ancien indicateur de police !  
    1903 avril TURQ Salonique groupe des Bateliers, avec POPJORDANOV Dizaine d'attentats Tous morts sauf CHATEV Pavel
    1903 août esp Sevilla Anarchiste F.GONZÁLEZ Blesse un agent d’un coup de couteau  
    1903 RUS   SASONOV  
    (S.R.)
    Attentat contre PLEHVE ministre de l'intérieur mort du ministre 
    Travaux forcés perp.
    1904 janvier 17 ita Milano Giovanni MANFREDI Attentat contre un sous-lieutenant (Cesare SIVELLI) à la Piaza Scala. Lien avec la campagne antimilitariste largement animée par les anarchistes.

    MANFREDI prend 7 ans et demi

    1904 ESP   Joaquin Miguel ARTAL Attentat échoué contre président du conseil MAURA  
    1904 ou 1905 rus Bialystok Nosel FABER Coup de poignard contre l’entrepreneur Abraham KOGAN KOGAN blessé.
    1905 janv. ? RUS Bialystok ? Nosel FABER Explosion dans un poste de police Blessés 
    FABER tué
    1905 févr. 04 RUS Moscou KALIEV (S.R.) Attentat Grand Duc SERGE mort du Grand Duc 
    Pendaison 09/05/1905
    1905 mai 31 FR Paris Rue de Rohan   Bombe contre ALPHONSE XIII et LOUBET  
    1905 juil. 21 TURQ   JOORIS Edouard Attentat contre le sultan Gracié
    1905 fin ? RUS Varsovie   Bombe Hôtel Bristol  
    1905 fin ? RUS Odessa   Bombe dans un café  
    1905 ESP Barcelona   Bombes Rambla de las Flores  
    1906 mai ESP Barcelona Matteo MORAL Explosion contre ALPHONSE XIII 26 tués 107 blessés
    1906 rus Ekaterinoslav Serge BORISSOV 70 attentats anarchistes, notamment par le Groupe International de Combat de Serge BORISSOV. BORISSOV et 4 autres anarchistes sont exécutés le 14/01/1909
    1907 janv. 13 RUS St Petersbourg S.R. Tirs sur VON DER LAUNITZ préfet police  
    1908 esp Barcelona RULL Joan, anarchiste mais en fait lié à la police Bombe dans la  calle Peu de la Creu. Autres explosions dans la Boqueria. 5 bombes sont attribuées à RULL. Mort d’une femme.

    Exécution de RULL.

    1909 nov. 14 ARG Buenos Aires Simon RADOWITSKY Chef de police Ramón FALCON assassiné Bagne d’Ushuaia jusqu’en 1930, où il est gracié sous pression de l’opinion publique
    1909 ARG Rosario Amado LLUÁN Tentative d’attentat contre le consul espagnol 5 ans de prison
    1910 juillet esp Gijón Marcelino SUÁREZ Domingo ORUETA DUARTE, président de la Patronal, est blessé SUÁREZ récolte seulement 3 ans qu’il ne terminera pas (manque de preuve ?)
    1910 23 août esp Gijón Anarchiste ? Celistino LANTERO porte parole de la Patronal tué Ni preuve, ni peine
    1910 26 août esp Gijón Anarchiste ? Tentative de poignarder le porte parole de la Patronal, Felipe MENÉNDEZ Ni preuve, ni peine
    1911 mars 7-8 Bel Charleroi CAROUY, GARNIER Tir sur un agent de police qui est blessé  
    1911 sept. 14 RUS   Dmitri BOGROV tir sur STOLYPINE Mort du 1° ministre 
    Pendaison
    1911 octo. 30 IT Bologna MASETTI Augusto Tir contre le colonel STROPPA Blessé. MASETTI  mis en asile !
    1911 déc. FR Paris Rue Ordener Bande à BONNOT Premier hold-up en automobile ? un employé blessé

    Actions armées jusqu' en avril 1912

     
    1912 janvier 2 fr Thiais Bande à BONNOT Double assassinat  
    1912 janv. 10 fr Paris, rue Charras Bande à BONNOT Vol d’armes dans une armurerie  
    1912 janv. 17-18 fr Romainville Bande à BONNOT Vol dans l’usine Firmonge  
    1912 janv. 31 Bel Gand Bande à BONNOT Assassinat d’un chauffeur  
    1912 janv. 31 fr Paris Bande à BONNOT Rue Fessart Rafle à la réunion de L’Anarchie et emprisonnement de Victor KILBATCHICHE et Rirette MAÎTREJEAN
    1912 fév.27 fr St Mandé

    Paris, Rue du Havre

    Bande à BONNOT Vol de la voiture d’un industriel BUISSON

    Assassinat d’un agent de police GARNIER

    Arrestation d’Eugène DIEUDONNÉ
    1912 mars 14 IT Roma D'ALBA Antonio Double tir contre Vittorio Emmanuele III Échec 
    D'ALBA au pénitencier de Ventotenne, puis Monte Mario en 1923 vers Rome
    1912 mars 25 fr Nationale 5

    Chantilly

    Bande à BONNOT Prise de voiture ; un mort un blessé.

    Attaque de la Société Générale

     
    1912 mars 26 fr Berck Bande à BONNOT   Arrestation de SOUDY
    1912 avril 4 fr   Bande à BONNOT   Arrestation de CAROUY
    1912 avril 7 fr Paris Bande à BONNOT   Arrestation de Raymond CALLEMIN
    1912 avril 23 fr   Bande à BONNOT  
    BONNOT résiste, tue et blesse des policiers
    Arrestations de MONNIER, CARDI, GAUZY
    1912 avril 25 fr   Bande à BONNOT   Arrestation temporaire de André LORULOT
    1912 avril 28 FR   Bande à BONNOT Fin de BONNOT face à environ 500 hommes d’armes ! Morts de DUBOIS et de BONNOT
    1912 mai 10 fr Lyon Tribunal Bande à BONNOT Procès des complices lyonnais PETIDEMMANGE et THOLLON : 1 an

    Louise THOLLON : 4 ans ; meurt en prison

    1912 mai 14-15 fr Nogent Bande à BONNOT Des centaines de soldats et policiers, des milliers de curieux… Nombreux blessés. Morts de Octave GARNIER, René VALET
    1912 mai fin ? fr Nancy Bande à BONNOT Charles BILL tire sur un délateur qui a fait emprisonner le tolstoïen REINERT Mort du délateur BLANCHET

    BILL s’échappe et n’est jamais repris

    1912 ESP Madrid Miguel PARDIÑAS Tue le Premier ministre CANALEJAS suicide de Miguel PARDIÑAS
    1913 févr. 03 FR Paris   Procès de la bande à BONNOT 20 accusés ; trois semaines de procès 

    Mais rapide suicide de CAROUY

    - 4 acquittés dont Rirette MAÎTREJEAN

    - moins de 2 ans : RIMBAULT, REINERT, JOURDAN, GAUZY

    - 4 à 6 ans : BELONNIE, DETTWEILER, CROZAT, POYER, KILBATCHICHE (5), BÉNARD

    - 10 ans : DE BOE

    - Travaux forcés à perpétuité : CAROUY, METGE (s’évade en 1931)

    - 4 condamnés à  mort CALLEMIN SOUDY MONNIER

    1913 avril 21 fr Paris Bande à BONNOT   3 exécutions ; DIEUDONNÉ gracié mais au bagne à perpétuité (évasion vers 1927, puis réintégré).
    1913 avril ? ESP Madrid José Sancho ALEGRE Attentat contre ALPHONS XIII Perpétuité pour ALEGRE.
    1913 cuba La Habana surtout Anarchistes Plusieurs attentats  
    1914 déc. 14 CHILI   Antonio ROMAN ROMAN Attentat contre SILVA RENARD auteur du massacre d’Iquique de 1907  
    1916 juin 22 éu San Francisco Warren BILLINGS Bombe lors de la Preparedness Parade, attribuée à tort aux anarchistes et aux wooblies L’ami de BERKMAN, Tom MOONEY (IWW) et Warren BILLINGS (SPA) sont condamnés à vie. Ils ne seront libérés qu’en 1938 !
    1916 déc. 17 ÉU     Bombe commissariat de Battery Street  
    1918 juin ÉU     Bombes dans une dizaine de villes  
    1918 rus     Assassinat du chef bolchevik de Petrograd VOLODARSKI  
    1918 rus     Assassinat du responsable de la Tchéka OURITSKI  
    1918 ch Zurich   Affaire de la « bombe de Zurich » Inculpation de Ugo FEDELI.
    1918-1919 cuba   Anarchistes Plusieurs attentats accompagnent le vaste mouvement social des années 1918-19 (4 grèves générales). Arrestations et dures condamnations des anarchistes Marcelino SALINAS, Alfredo LÓPEZ, Alejandro BARREIRÓ et Pablo GUERRA.
    1919 février 02 Fr Paris Louis-Émile COTTIN Blesse CLÉMENCEAU Condamné à mort, puis à 10 ans de réclusion. Libéré le 21/08/1924. COTTIN, fidèle aux idées libertaires, meurt en Espagne sur le front d’Aragon le 08/10/1936.
    1919 février 05 esp Séville   Explosif contre la maison de l’entrepreneur Juan MIRÓ  
    1919 février 21 éu Philadelphie Groupa Pro Prensa Tentative supposée d’attentat contre le président WILSON Arrestation de 2 membres du cercle anarchiste espagnol de Philadelphie.
    1919 avril 04 esp Séville   Explosif devant la cathédrale Plusieurs blessés.
    1919 avril 28 éu Seattle ? Bombe au domicile du maire de la ville Ole HANSEN hostile aux « rouges »  
    1919 avril 29 éu Atlanta ? Paquet piégé au domicile du sénateur HARDWICK jugé comme hostile à l’immigration Femme de chambre blessée.
    1919 avril, mai… éu     À l’exemple de celui d’Atlanta, 35 colis piégés sont envoyés à diverses personnalités dont l’avocat général PALMER et le président de la Cour Suprême Oliver WENDELL HOLMES  
    1919 juin 02 éu 8 villes

    àdont Washington 

    àdont New York 

    àdont Philadelphie 

    àdont Boston

    « Les combattants anarchistes » ?

    IWW ?

    Groupe de GALLEANI ?

    Bombes sans doute pour dénoncer la déportation de Luigi GALLEANI à la mi mai, et pour dénoncer les poursuites contre Carlo TRESCA menées par  l’inspecteur en chef W. SIBRAY  
    àDestruction de la maison de l’avocat général PALMER à Washington.

    àmort d’un veilleur de nuit devant la maison du juge Charles NOTT

    àbombe dans l’église Notre Dame de la Victoire

    àdestruction de la maison du juge anti-manifestant HAYDEN et celle  du député Leland POWERS (projet loi anti-anarchie)

    èfin 1919 et début 1920 : raids policiers dits « raids PALMER », arrestations massives, déportations… L’anarchiste Andrea SALSEDO se suicide (?) en se jetant par la fenêtre à Manhattan

    1919 mai 19 ARG Buenos Aires Andres BABY, Boris WLADIMIROVITCH... Attaque agence Perazzon ; un policier tué Perpétuité à Ushuaia.
    1919 juillet 29 it Milano FILIPPI Bruno ? Bombe au Palais du Tribunal  
    1919 août 29 it Milano FILIPPI Bruno ? « Vitriolisation » de l’industriel BREDA, puis bombe sur sa maison  
    1919 août 31 it Milano FILIPPI Bruno ? Bombe devant la maison du marquis-sénateur Ettore PONTI  
    1919 sept. 07 IT Milano FILIPPI Bruno Explosion au Circolo dei Nobili ou au Caffè BIFFI FILIPPI (19 ans) meurt dans l'explosion.

    èforte répression anti-anarchiste à Milan et à Mantoue (G. MARIANI).

    èprocès de Milan 1920 : Guido VILLA 10 ans, Aldo PEREGO 20 ans…

    1919 sept. 15 ESP Barcelone   Chef de la police Manuel BRAVO tué par balles  
    1919 sept. 17 ESP Barcelone   Agent de police Eduardo FERRER assassiné  
    1919 sept. 25 RUS Moscou KOVALEVITCH SOVALEV Attentat anarchiste du Comité Insurrectionnel Panrusse des Partisans, contre le siège du PC : 12 morts et 58 blessés. Les deux terroristes se suicident pour échapper à la répression.
    1919 déc. 24 éu Bridgewater ? Hold-up attribué plus tard à SACCO & VANZETTI Début de l’affaire SACCO & VANZETTI.
    1919 déc. 26 esp Séville APARICI José

    ADAME M.

    SANABRIA L.

    Tirs au pistolet sur l’entrepreneur Amadeo SATURNINO APOARICI blessé, fuite de SANABRIA au Portugal.
    1920 jan ? ESP Barcelone   Attentat contre le Président de la Fédération des Employeurs de Barcelone  
    1920 jan ? esp Séville   Tirs sur l’architecte Aníbal GONZÁLEZ Forte répression anti-syndicaliste.
    1920 avril 15 éu South Baintree ? Hold-up et meurtres faussement et volontairement attribué aux anarchistes : plus que d’une erreur judiciaire, il s’agit d’une vraie action anti-anarchiste réfléchie. àarrestations de SACCO & VANZETTI le 05/05/1920 : début d’une erreur judiciaire aux dépens des anarchistes italiens qui seront électrocutés en 1927, et réhabilités en 1977 !
    1920 mai 01 it     Bombes contre deux camions de gardes royales  
    1920 juin 26 it Piombino   Explosion d’une mitrailleuse des carabiniers Nombreux militaires blessés
    1920 juin 30 it Milano   Bombe au Palace Hotel  
    1920 juillet esp Séville   Tirs contre des jaunes  
    1920 août 07 it Milano G. MARIANI ? Bombe au restaurant COVA  
    1920 août 09 it Milano AGUGGINI ? Bombe place du St Sepulcre  
    1920 août esp Séville   2 attentats contre des jaunes 1 mort – 1 blessé
    1920 août esp Séville   Explosif contre une coopérative de tonneliers jugée « anti-syndicale »  
    1920 août ? ESP Barcelone ou Séville?   Assassinat du Comte de SALVATIERRA gouverneur civil de Catalogne Rafles anti-syndicalistes, environ 50 arrestations à Séville en septembre 1920.
    1920 sept. 16 éu New York ? Bombe à New York  
    1920 septembre esp Séville   Explosif au siège de la Compagnie de Transports Arrestations et fermetures de locaux ouvriers
    1920 ita Imola Résistants anarchistes Attentat contre le fasciste Dino GRANDI.  
    1920 octobre 14 it Milano Groupe de MARIANI 2 bombes place Cavour 100 arrestations, perquisitions…
    1920 oct. ESP Barcelone   Assassinat du patron E. TARRIDA  
    1920 oct./nov. ESP Barcelone   Assassinat de Jaime PUJAL, Président de l’Association des Entrepreneurs des Compagnies Électriques  
    1920 nov. 14 esp Séville   Explosion : mort de M. BOMBAR anti-gréviste  
    1920 nov. 21 esp Séville   Explosif contre 2 magasins d’huile  
    1920 nov. 30 esp Séville   Échec assassinat contre le commissaire de police J.F. COLL  
    1920 déc. 03 esp Séville   Explosif au domicile de IBARRA  1 mort – 2 blessés
    1920 déc. 05 esp Séville   Explosif devant le palais de l’archevêché  
    1920 déc. 11 esp Séville   Explosif contre le magasin central de La Catalana (gaz)  
    1920 déc. 25 esp Séville   Explosif contre le magasin central de La Maria (textile)  
    1920 déc. 30 esp Séville   Explosifs aux domiciles des entrepreneurs LISSEN et BAREA  
    1920 cuba La Habana Anarchistes Bombes dont une au Théâtre National  
    1921 janvier 1 esp Gijón   Agression contre l’industriel BELIO 11 grévistes arrêtés
    1921 janvier 10 esp Séville   Assassinat de l’entrepreneur Barris DALMAU Forte répression à Séville pendant près de 6 mois : plus de 400 arrestations ; fermeture des locaux syndicalistes…
    1921 février 27 it Firenze ? Bombe contre une manifestation d’étudiants de droite attribuée aux anarchistes Dure répression et insurrection le 28/02/1921.

    Procès contre 22 anarchistes en juin 1922

    4 anarchistes condamnés le 23/10/1922

    1921 mars 9 ESP Madrid 3 anarchistes Tuent le 1° Ministre Eduardo DATO  
    1921 mars 21 it Milano AGUGINI et BOLDRINI Explosion d’un pylône électrique à la dynamite  
    1921 mars 23 IT Milano AGUGINI, MARIANI et BOLDRINI Explosion au théâtre Diana Environ 20 morts et 50 blessés.

    èforte répression, 400 arrestations

    èvague de violences fascistes sur Unmanità nova et Avanti !

    èprocès en mai 1922 pour 20 inculpés : 7 récoltent plus de 15 ans, dont deux à perpétuité (MARIANI & BOLDRINI)

    1921 mai 02 ARG Buenos Aires   Attaque de douane 11 arrestations dont 9 ouvriers
    1921 juin 25 it Toscane Banda dello Zoppo Assassinat de l’ingénieur Mario FILIPPI Arrestations et lourdes condamnations d’anarchistes, notamment dans la famille SCARSELLI du Valdelsa
    1921 juillet 21 it Imola Vincenzo ZANELLI En résistant il  tue un fasciste.  
    1922 novembre esp Séville   Tirs contre des « jaunes » Arrestation du président anarcho-syndicaliste du syndicat des boulangers, P. ROMERO LLORENTE
    1922 fin année esp Séville   Vol à main armée Arrestation des anarchistes G. GONZÁLEZ CÉSPEDES, F. VAQUERO ÁLVAREZ et J. REANA
    1923 mai 09 ARG Buenos Aires Eduardo VAZQUEZ AGUIRRE Responsable du métro blessé 14 mois de prison
    1922 fr Paris-Marseille   Attaque et vol du train Paris-Marseille Le fils de l’anarchiste Mécislas GOLBERG, Mécislas CHARRIER est guillotiné le 02/08/1922
    1923 mai 17 ESP   Los Solidarios Exécution de l’ex-gouverneur de Vizcaya Fernando GONZÁLEZ REGUEREL  
    1923 juin 23 ARG Buenos Aires Kurt Gustav WILCKENS Assassinat du « fusilleur » de Patagonie, le lieutenant colonel VARELA Bagne et asile à perpétuité, puis assassiné par un membre de la Ligue patriotique (Pérez MILLAN) 17/06/1923
    1923 juin ? ARG vers Rio Negro   Attaque diligence des postes 5 anarchistes condamnés
    1923 juin ESP Saragosse Los Solidarios DURRUTI ou Francesco ASCASO ? Assassinat de Juan SOLDEVILLA archevêque de Zaragoza, et de Rafael TORRET ESCARTÍN  
    1923 juillet 13 ESP Barcelone ? Antonio PLA et Cesáro CERVERA, deux jeunes cénétistes ? Assassinat de 2 dirigeants du Syndicat « patronal » de la Banque et de la Bourse, Baltasar DOMÍNGUEZ et Francisco CERVERA PADRÓS plusieurs années de prison pour les deux anarchistes soupçonnés, libérés en 1926 et 1927
    1923 août 16 esp Séville Leaders CNT M. ROLDÁN, S. BARNETO, M ADAME Attaque à main armée Les 3 responsables sont arrêtés ainsi que de nombreux membres du CN-CNT de Séville
    1923 sept. 01 ESP Gijón Los Solidarios DURRUTI ? Expropriation de 600 000 pesetas dans la Banque de Gijón Eusebio BRAU meurt pendant l’opération
    1923 sept. 03 fra Paris Mario CASTAGNA Tue le fasciste Gino JERI. Récolte 8 ans.
    1923 nov. 24 éu New York Anarchistes Bombe qui détruit le consulat italien  
    1923 fra   Germaine BERTON La jeune anarchiste tue un des responsables de l’Action Française, Maurice PLATEAU L’acte de la jeune anarchiste sera loué par les surréalistes
    1924 janvier 11 fra Paris   Les anarchistes perturbent la réunion de la CGTU ; le service d’ordre pro-communiste ouvre le feu. 2 anarchistes meurent peu après Nicolas CLOS et Adrien PONCET ; Jules BOUDOUX (SELLENET) est durement blessé par balle.
    1924 févr. 20 FR Paris BONOMINI Ernesto Tirs contre le secrétaire du Fascio parisien Mort de Nicolà BONSERVIZI ; Ernesto condamné à 8 ans.
    1924 mai ESP Barcelone   Assassinat du sbire barcelonais Rogelio PÉREZ CICARIO  
    1924 été FRA Paris Los Solidarios Tentative de séquestration du roi d’Espagne ALPHONSE XIII procès contre DURRUTI et ses amis
    1924 sept. 01 JAP Tokyo ? Kyotaro WADA Tentative assassinat du général FUKUDA 20 ANS puis suicide en 1928
    1924 octo. 24 FR Paris   Procès de BONOMINI 8 ans
    1924 nov. 6 ESP Barcelone   Attaque anarchiste de la caserne Atarazanas exécutions des anarchistes Juan MONTIJO ARANZA et de José LLACER BERTRÁN
    1924 nov. ESP Vera de Bidassoa Guérilleros anarchistes

    DURRUTI

    Attaque du village de Vera exécutions de Juan SANTILLÁN et Enrique GIL, mort en prison de Pablo MARTÍN
    1925 juil. 11 CHI Santiago DURRUTI JOVER ASCASO Attaque de la banque du Chili  
    1925 juil. CHI Mataderos ? DURRUTI JOVER ASCASO Attaque de la banque  
    1925 oct. 18 ARG Buenos Aires DURRUTI JOVER ASCASO Attaque agence tramway Las Heras  
    1925 nov. 17 ARG Buenos Aires DURRUTI JOVER ASCASO Attaque station métro Primera Junta 1 policier tué
    1925 nove. 09 ARG Buenos Aires LUCICH & Boris WLADIMIROVITCH Assassinat de Perez MILLAN assassin de WILCKENS Boris W. meurt également peu après dans son asile
    1926 jan. 19 ARG San Martin DURRUTI JOVER ASCASO Attaque de la banque 1 employé tué
    1926 avril 07 ita Roma Violete GIBSON Une noble irlandaise tente une action contre le leader fasciste. MUSSOLINI blessé au nez
    1926 mai 25 fr Paris SCHWARZBARD Samuel Assassinat du leader nationaliste ukrainien Simon PETLIURA.  
    1926 juin 02 éu ?   Bombe dans la maison de Samuel JOHNSON, sans doute en  lien avec l’Affaire SACCO& VANZETTI  
    1926 sept. 11 IT Roma LUCETTI Gino Bombe contre MUSSOLINI Échec ; bagne de Ventotenne : 30 ans.
    1926 oct. 31 IT Bologna ZAMBONI Anteo Attentat contre MUSSOLINI ZAMBONI lynché
    1926 éu New York Vicenzo CAPUANA Bombe contre le Corriere d’America de Luigi BARZINI 5 ans de bagne à Sing Sing.
    1926 JAP   MIYAZAKI Akira Incendie de la villa HITACHI 5 ans de prison pour l’écrivain anarchiste.
    1927 juin 08/10 IT Roma   Procès contre LUCETTI 
    contre SORIO Leandro 
    et VATTERONI Stefano
    30 ans 
    20 ans 
    19 1/2 ans
    1927 août 05 éu New York

    Philadelphie

    Baltimore

      Bombes liées à l’Affaire SACCO & VANZETTI, condamnés le 08/04/1927 et exécutés le 23/08/1927  
    1927  août 15 éu     La maison du juré McHARDY de l’Affaire SACCO & VANZETTI dynamitée  
    1927 août ARG Buenos Aires DI GIOVANNI Bombes agence Ford et monument Washington  
    1927 sept. fra Paris DI MODUGNO Attentat contre le comte NARDINI consul fasciste à Paris  
    1927 oct.01 ARG Buenos Aires bande ROSCIGNA Vol à l’hôpital Rawson 1 agent tué
    1927 nov. ARG Buenos Aires DI GIOVANNI Bombe  établissements GUREVICH  
    1927 déc. 25 ARG Buenos Aires DI GIOVANNI Explosion National City Bank 2 morts, 3 blessés
    1928 avril 12 IT Milano   Bombes Piazza Cesare  
    1928 mai 03 ARG Buenos Aires DI GIOVANNI Explosion Consulat Italien 9 morts, 34 blessés
    1928 sept. 05/07 IT Bologna   Procès père ZAMBONI 30 ans
    1928 novembre fr   Angelo BARTOLOMEI Tue le vice-consul fasciste Cesare CAVARADOSSI Angelo arrêté en Belgique en janvier 1929
    1928 URU Montevideo ? bande CAPDEVILLA attaque Agence Messina 3 morts, 3 blessés
    1928 IT Varese Eugenio MACCHI Exécution d’un garde fiscal  
    1929 fév. ARG Buenos Aires ? bande ROSCIGNA attaque établissements KLOECKNER  
    1929 août 23 fr St Raphael   Attentat contre le consul fasciste DI MAURO.  
    1929 septembre all Saarbrucken Enrico MANZUOLI L’exilé anarchiste italien tue un fasciste lors d’un combat de rue. Au procès de Saarbrucken du 03/07/1930 il récolte 6 ans de prison.
    1929 octobre 25 ARG   DI GIOVANNI ? Emilio Lopez ARANGO anarchiste de la Protesta est assassiné parun anarchiste illégaliste  
    1929 oct. 28 ARG Buenos Aires Juan MORAN Exécution d’un mercenaire du patronat 1 mort, 1 blessé grave
    1930 janvier fra Nice Vittorio DIANA L’anarchiste italien tue un fasciste.  
    1930 mai lux Luxembourg Gino D’ASCANIO Tir sur un employé du consulat italien.  
    1930 oct. 07 it Villasanta - Milano Giovanni COVOLCOLI Tirs contre les bâtiments de Villasanta.  
    1930 oct. ARG Buenos Aires ? DI GIOVANNI et ROSCIGNA Attaque convoyeur de Palermo  
    1931 février 01 ARG   DI GIOVANNI   Fusillé
    1931 février 02 ARG   Paulino SCARFÓ   Fusillé
    1931 mars URU Montevideo Gino GATTI & ROSCIGNA Évasion spectaculaire de la prison Punta Carrenas  
    1931 avril it La Spezia Doro RASPOLINI Tirs contre l’industriel fasciste De BIASI L’anarchiste meurt en prison à Sarzana suite aux coups et à la torture.
    1931 mai 02 ARG   Tamayo GAVILAN Silvio ASTOLFI... Attaque convoyeur plusieurs policiers tués
    1931 mai 29 IT Forte Braschi SCHIRRU Michele Fusillé pour projet d'attentat contre MUSSOLINI 1 mort
    1931 mai it Arezzo Tranquillo PUSTERIA L’anarchiste est arrêté pour tentatives présumées d’attentats.  
    1931 juin 12 ARG Buenos Aires

    Avellaneda

    Juan Antonio MORÁN Exécution du major ROSASCO MORÁN est aidé par les frères PRINA.
    1932 juin 04 it Roma SBARDELLOTTO Angelo Pellegrino Attentat manqué Arrestation .
    1932 juin 17 IT Forte Braschi SBARDELLOTTO Angelo Fusillé pour projet d'attentat contre MUSSOLINI 1 mort.
    1932 sept. 27 éu     Bombe devant la maison de THAYER juge suprême dans l’Affaire SACCO & VANZETTI  
    1933 février 27 all Berlin Marinus VAN DER LUBBE Incendie du Reichstag Procès gagné pour ce communiste de conseil.
    1933 été it Livorno Anarchistes et communistes Bombes sur les sièges de la Milice et du Fascio  
    1933 oct. 07 ARG Buenos Aires ?   Mutinerie prison Caseros 3 matons tués.
    1934 avril 14 esp Barcelone ALPINI Bruno Cet anarchiste italien est un ami de DURRUTI et un expropriateur. Il est assassiné par la police une dizaine d’heures après son arrestation.
    1934 avril esp Barcelone El Cèntim Cet ouvrier cénétiste, pour venger la mort d’ALPINI, tire sur le Comisario General de Orden Público. Il est tué par les gardes.
    1935 esp Gava Francisco SABATÉ Expropriation de la Banque de Gava Fonds pour le Comité Propresos (pour les prisonniers).
    1936 mars ESP     Assassinat du député de droite Alfredo MARTÍNEZ  
    1936 avril 28 esp Barcelona ? Justo BUENO PÉREZ Exécutions des frères BADIA, partisans d’Estat Català.  
    1939 sept. 08 esp Barcelone Anarchistes Attaque d’une maison de Horta Plusieurs détentions

    dont 5 exécutions le 12/09/1939.

    1940 mai esp Huesca Groupe PONZÁN Attaques contre la Garde Civile PONZÁN blessé.
    1940 été esp Route d’Extremadura CNT Attentat contre véhicules franquistes Le chef de service de FRANCO est tué.
    1940 fin esp   Celedonio PÉREZ Embuscade contre la voiture de FRANCO dans la rue d’El Pardo  
    1945 avril 24 ita Nervi Formations partisanes anarchistes Expropriations et redistributions aux habitants  
    1945 août 06 esp Barcelone Guérilleros 6 anarchistes attaquent la succursale de la Banco de Vizcaya = premier acte réellement anarchiste de la guérilla anti-franquiste ?
    1946 nov. 29 esp   Guérilleros Bombes dans les locaux de Solidaridad Nacional et de La Prensa  
    1947 mai 03 esp Almadén Guérilleros Attaque contre la Garde Civile vers Almadén  
    1947 juillet esp   MLR de FACERIAS Assassinat de Eliseo MELIS ancien cénétiste devenu espion. Mort de José PAREJA.
    1948 avril 30 esp Barcelone Groupe de José Luis FACERIAS Attaque contre la Banco de Vizcaya dans la rue Rocafort  
    1948 mai 07 Fr Lyon Groupe de SABATÉ Attaque contre une entreprise lyonnaise En juin 1949 Francisco SABATÉ sera arrêté en France et condamné à 1 an de prison.
    1948 été esp Barcelone (région) Groupe de José Luis FACERIAS 2 hold-up et un vol dans une usine  
    1948 été esp Barcelone (région) Groupe de Ramón VILA CARAQUEMADA Attaque à main armée menée par Ramón VILA CAPDEVILA dit CARAQUEMADA.  
    1948 sept. esp San Sebastián MLE-CNT Premier projet d’attentat contre FRANCO lors des régates de San Sebastián. Échec  
    1948 oct. esp Berga Groupe de Marcelino MASSANA Vol dans une usine de tissus à la gare de Berga  
    1948 oct. esp Carburos de Berga Groupe de Ramón VILA CARAQUEMADA Explosion des lignes électriques  
    1948 nov. esp Barcelone (région) Groupe de Marcelino MASSANA Explosion contre ligne HT Figols-VicH  
    1948 déc. 21 esp Barcelone Groupe de José Luis FACERIAS Attaque contre la Banco Hispano Colonial  
    1949 jan. esp Serch Groupe de Marcelino MASSANA Assassinat du maire de Serch.  
    1949 jan. 17 esp Carburos de Berga Groupe de Ramón VILA CARAQUEMADA Nouvelle explosion contre les lignes électriques  
    1949 jan. 29 esp   Groupe de Marcelino MASSANA Attaque contre l’usine textile José SANGLOS.  
    1949 mars 02 esp Barcelone Groupe de SABATÉ

    Groupe de Los Maños

    Exécution de deux fascistes : Juan Manuel PIÑOL sec. du Front des Jeunesses et le responsable des sports José TELLA Mais le commissaire Eduardo QUINTELA, qui était visé, s’en sort.
    1949 mai 15 esp   Groupe de José Luis FACERIAS Bombes aux consulats du Pérou et d’Argentine et Bolivie. Celle au consulat du Brésil n’explose pas Remarque : ces pays soutiennent l’Espagne à l’ONU.
    1949 juin 01 esp Barcelone   Bombe Plaza de Cataluña  
    1949 juin 03 esp Barcelone Pedro ADROVER Bombe dans la cathédrale Francisco DENIS pris se suicide.
    1949 juin 11 esp Pyrénées Antonio RIBERA Combat contre Garde civile Mort de Antonio RIBERA.
    1949 juin 25 esp Barcelone ? Groupe de Marcelino MASSANA Attaque contre « Can Flaquer »  
    1949 juin esp   Groupe de Marcelino MASSANA Séquestration du patron Pedro FONTFREDA  
    1949 juil. 02 esp Barcelone   Attaque contre une entreprise Calle Pedro IV  
    1949 juil. 18 esp Barcelone   Plusieurs bombes en divers endroits  
    1949 août 05 esp     Attaque contre l’entreprise « El Pedralbes »  
    1949 août 11 esp     Attaque contre l’hôtel Augusta  
    1949 août 19 esp     Attaque contre la « Casa Eucort »  
    1949 août 26 esp Frontière française Groupe de José Luis FACERIAS Combats contre la Garde Civile Morts de Celedonio GARCÍA et Enrique MARTÍNEZ.
    1949 oct. 14 esp Barcelone   Attaque contre la Banco de Vizcaya de la rue Rocafort Mort de Luciano ALPUENTE « Madruga »
    1949 oct. 15 esp Barcelone Groupe de Marcelino MASSANA Attaque contre la « Casa Alpear »  
    1949 esp Catalogne Groupes de Marcelino MASSANA et de SABATÉ Attaques contre chemins de fer, bijouterie, transports de fonds… 29 libertaires tués (dont José et Manuel SABATÉ), 11 blessés et 57 arrestations de 1947 à 1950.
    1949 nove. 08 IT Genova DE LUCCHI Eugenio

    BUSICO

    MANCUSO Gaspare

    Explosion au Consulat espagnol et incendie de documents et symboles franquistes  
    1950 jan. 09 esp San Vicente de Castellet   Explosion de lignes électriques  
    1950 nove. 13/15 IT Genova   Procès pour affaire du consulat Libérations. Succès anarchiste
    1951 janv. 18 fr Lyon Groupe de SABATÉ ? Attaque contre un fourgon postal Arrestation de Quico SABATÉ à Dijon et de Marcelino MASSANA à Toulouse en février 51. SABATÉ libéré en novembre 1952.
    1952 sept. 03 esp Palencia   Séquestration du Gouverneur civil de Madrid  
    1955 mai 03 esp Barcelone Groupe de SABATÉ  Attaque contre un magasin de tissus  
    1955 mai 06 esp Barcelone Groupe de SABATÉ  Attaque contre la Banco de Vizcaya de la calle Mallorca  
    1956 mars 21 esp Barcelone  Groupe de SABATÉ et FACERIAS SABATÉ tue José Félix LÁZARO Mort d’un inspecteur de police.
    1956 mars 25 esp Barcelone  Groupe de SABATÉ et FACERIAS Attaque de la Banco Central de la calle Fusina  
    1956 déc. 22 esp Barcelone Groupe de SABATÉ et FACERIAS Vol dans l’entreprise Cubiertas y Tejados de la calle Lincoln  
    1957 août 30 esp Barcelone José Luis FACERIAS Embuscade et combat Mort de FACERIAS à 37ans
    1957 esp Barcelona Goliardo FIASCHI Projet d’attentat contre FRANCO Prison espagnole de 1957 à 1965, puis italienne de 1965 à 1974.
    1960 début mex México Jeunes anarchistes

    Octavio ALBEROLA ?

    Début d’incendie de la représentation « officieuse » du franquisme au Mexique  
    1960 déc. 30 esp   Groupe de SABATÉ Combats en passant la frontière Morts de la plupart des anarchistes dont Francisco SABATÉ LLOPART à 45 ans
    1962 juin 5,7,12 esp Madrid Defensa Interior & FIJL Explosif au Vicariato General Castrense

    Explosif à la Banca Popular

    Explosif à l’Instituto Nacional de Previsión

     
     
    Mort par accident de M.E. LLÁÑEZ
    1962 juin 29 & 30 ESP Barcelona Defensa Interior & FIJL

    11 militants FIJL ?

    Jorge CONILL VALLS, Marcelino JíMENEZ CUBAS, Antonio MUR PEIRÓN

    Explosif Residencia Universitaria de Monterolas

    Explosif dans une résidence de la Phalange Plaza de LESSEPS

    En fin d’année, respectivement

    30 ans

    25 ans

    18 ans

    1962 juillet 14 ita Roma Defensa Interior Explosif au Vatican au monument de Clemente XII  
    1962 juillet 15 ESP Valencia Defensa Interior & FIJL

    11 militants FIJL

    Explosif à l’Ayuntamiento, entrée de la Casas consistoriales  
    1962 juillet 20 ESP Barcelona Defensa Interior Bombe  
    1962 juillet

    23 ou 24

    esp Manresa

    Sabadell

    Defensa Interior

    Ramón VILA CARAQUEMADA & Pedro SÁNCHEZ

    3 Explosifs sur des poteaux HT : coupures importantes de lumière sur la région  
    1962 août 12 ESP Valle de los Caídos Defensa Interior Francisco SÁNCHEZ RUANO Explosif  
    25 ans
    1962 août 19 esp San Sebastián Defensa Interior Explosif à côté de la résidence d’été de FRANCO. 2° projet d’attentat contre FRANCO.  
    1962 août 19 esp Madrid Defensa Interior Explosif dans les bâtiments des journaux Ya et Pueblo  
    1962 août 19 esp Barcelona Defensa Interior Explosif dans le bâtiment du journal La Vanguardia  
    1962 sept. 28 IT Milano BERTOLO Amedeo, 
    DE TASSIS, GERLI, PEDRON
    Rapt du vice-consul espagnol Isu ELIAS par des membres du Gruppo Giovanile Libertario de Milan èprocès du 13/11/1962 à Varese : de 4 à 7 mois pour chaque inculpé.
    1962 dec. 02-03 ESP Valencia Juán SALCEDO MARTÍN Bombe Palais de Justice 30 ans.
    1962 dec. 12 ESP Valencia BORREGO LÓPEZ Bombe à la Maison du Gouverneur militaire 25 ans de prison.
    1962 déc. por Lisbonne Defensa Interior

    = Consejo Ibérico de Liberación

    Explosif  
    1962 déc. pb Amsterdam Defensa Interior

    = Consejo Ibérico de Liberación

    Explosif au Consulat espagnol  
    1963 mars 03 IT Roma Juan SALCEDO MARTÍN Bombe bureau d’Iberia 30 ans également.
    1963 avril 16 esp Valencia

    Alicante

      Bombes dans le navire « Ciudad de Ibiza » et dans les bureaux d’Iberia de Valence et Alicante Arrestations des français Guy BATOUX, Bernard FERRY, Alain PECUNIA.
    1963 été esp Madrid   3° projet d’attentat contre FRANCO au Palacio Real. Échec, car la bombe de DELGADO fait découvrir les explosifs de l’attentat projeté  
    1963 juillet 29 esp Madrid Sergio HERNANDEZ

    Antonio MARTÍN

    Deux attentats à Madrid à la DGS et au siège des syndicats verticaux 20 blessés environ.

    Francisco GRANADO et Joaquín DELGADO seront garrottés à tort le 17/08/1963.

    1963 août 06 esp Castellnou de Bages Ramón VILA CARAQUEMADA Explosif contre une installation électrique Mort de Ramón VILA CARAQUEMADA à 30 ans.
    1965 esp

    it

        Séquestration du Conseiller franquiste au Vatican, Marcos USSÍA  
    1966 avril 30 IT Roma   Rapt de Mons. Marcos USSIA de l'ambassade espagnole 11 jours de séquestration.
    1968 juin 08 it Milano Anarchistes Attaque contre le Corriere della Sera lors d’une manifestation violentte. Nombreuses arrestations.
    1969 fév. 03 ru London ANGRY BRIGADE Dynamite dans la Banque de Bilbao et la Banque d’Espagne  
    1969 fév. 09 ru Liverpool ANGRY BRIGADE Bombe à la Banque d’Espagne  
    1969 mars 15 ru London ANGRY BRIGADE Bombe à la Banque de Bilbao Alan BARLOW et Phil CARVER arrêtés.
    1969 avril 25 IT Milano extrême droite ? Bombes Foire et Gare 21 blessés.

    Attribuée aux anarchistes ; une dizaine d’arrestations.

    1969 août 16 ru London ANGRY BRIGADE Incendie de la maison du Tory MP Duncan SANDYS.  
    1969 août 17 ru London ANGRY BRIGADE Ulster Office incendié par une bombe.  
    1969 août 19 ru Brighton ANGRY BRIGADE Bombes dans des centres de recrutement militaire.  
    1969 oct. 15 ru London ANGRY BRIGADE Engin incendiaire au Imperial War Museum.  
    1969 déc. 12 IT Milano extrême droite Bombe Piazza Fontana 16 morts 88 blessés

    Remarque : attentat longtemps attribué aux anarchistes.

    1970 janvier 28 fra Paris ANGRY BRIGADE Bombe dans les bureaux du Centre Culturel Espagnol.  
    1970 février 10 ru Saville Row Ian PURDIE Engin incendiaire lancé lors d’une marche pour les Droits Civils en Irlande 9 mois de prison.
    1970 février 20 ru London ANGRY BRIGADE Tentative de bombe incendiaire à la Banque Barclays 3 étudiants arrêtés.
    1970 février 28 fra Paris ANGRY BRIGADE Bombes à la Banque de Bilbao et au bureau des Chemins de Fer espagnols.  
    1970 mai 04 ru London ANGRY BRIGADE Engin incendiaire sur l’Ambassade Américaine.  
    1970 mai 10 ru Heathrow   Bombes découvertes dans des avions de l’IBERIA.  
    1970 mai 19 ru Wembley ANGRY BRIGADE Bombes au siège de la Conservative Association.  
    1970 mai 22 ru Paddington ANGRY BRIGADE Bombes découvertes dans un poste de police. = 1° action clairement étiquetée The ANGRY BRIGADE.
    1970 juin 10 ru Brixton ANGRY BRIGADE Bombe incendiaire à la Conservative Association.  
    1970 juin 11 ru London ANGRY BRIGADE Action contre la maison de Stuart CHRISTIE.  
    1970 juin 18 ru Lambeth ANGRY BRIGADE Bombe incendiaire dans la Lambeth Court.  
    1970 juin 30 ru London ANGRY BRIGADE Bombe incendiaire dans un dépôt militaire.  
    1970 juin 30 ru Isle of Wight Ian PURDIE Relâché de la prison d’Albany.  
    1970 juillet 03 ru

    fra

    London

    Paris

    ANGRY BRIGADE Bombes dans des centres touristiques espagnols, et dans les ambassades espagnole et grecque.  
    1970 juillet 07 ru London ANGRY BRIGADE Bombes incendiaires dans des centres de recrutement militaire dans le South London et dans le Army Officer Training Centre de Holborn.  
    1970 juillet 10 ru Stoke Newington ANGRY BRIGADE Bombe dans le domicile d’un ancien policier.  
    1970 août 18 ru London ANGRY BRIGADE Bombes aux sièges de IBERIA et de Spanish State Airline.  
    1970 août 30 ru London ANGRY BRIGADE Bombe au domicile du Commissioner of the Metropolitan Police, John WALDRON.  
    1970 sept. 08 ru Chelsea ANGRY BRIGADE Bombe au domicile de l’Attorney Gl, Peter RAWLINSON.  
    1970 sept. 21 ru Wimbledon ANGRY BRIGADE Bombe au siège de la Conservative Association.  
    1970 sept. 26 ru Hampstead ANGRY BRIGADE Bombe au siège de la Conservative Association.  
    1970 sept. 26 ru Heathrow ANGRY BRIGADE Bombe près de la Barclays Bank.  
    1970 sept. 26 ru

    ch

    fra

    all

    London

    Genève

    Paris

    Frankfurt

    ANGRY BRIGADE Bombes contre IBERIA.  
    1970 octobre 07 ru Victoria ANGRY BRIGADE Découverte d’une grenade au Terminal BOAC.  
    1970 octobre 08 ru Chelsea ANGRY BRIGADE 2° bombe au domicile de RAWLINSON.  
    1970 octobre 09 ru 
     

    fra

    London

    Manchester

    Birmingham

    Paris

    ANGRY BRIGADE Bombes dans des magasins et immeubles italiens Hommage à Giuseppe PINELLI
    1970 octobre 24 ru Greenford ANGRY BRIGADE Bombe durant le Council Worker’s strike.  
    1970 octobre 26 ru Keele ANGRY BRIGADE Bombe sur l’immeuble administratif du campus.  
    1970 octobre 26 ru Stoke Newington ANGRY BRIGADE Bombe sur la Barclays Bank.  
    1970 novembre  20 ru London ANGRY BRIGADE Bombe sur une camionnette de la BBC. Tentative d’inculpation de Jack PRESCOTT.
    1970 décembre 03 ru London ANGRY BRIGADE Bombe à l’Ambassade d’Espagne. En lien avec le procès de Burgos.
    1970 décembre 08 ru London ANGRY BRIGADE Bombe sur le Departement of Employement and Productivity.  
    1971 janvier 12 ru London ANGRY BRIGADE Bombes chez le Ministre de l’Emploi, Robert CARR. Largement revendiqué par ANGRY BRIGADE. Stuart CHRISTIE inquiété.
    1971 janvier 18 ru Glasgow ANGRY BRIGADE Bombe contre les bureaux de South African Airways.  
    1971 janvier 19 ru Notting Hill ANGRY BRIGADE   Jake PRESCOTT inquiété et arrêté à plusieurs reprises. Ian PURDIE également : janvier et février.
    1971 janvier 25 ru Glasgow ANGRY BRIGADE Bombe au domicile du Lord Provost. èmultiplication des rafles et des raids policiers, notamment de la Barnet Brigade.
    1971 janvier 30 ru London ANGRY BRIGADE Bombe au bureau du Slough Conservative.  
    1971 février 09 ru Jersey ANGRY BRIGADE Bombe incendiaire au domicile d’un entrepreneur.  
    1971 février 13 ru London ANGRY BRIGADE   è Jack PRESCOTT inculpé pour les bombes depuis le 30/07/1970.
    1971 février 19 ru Edinburgh ANGRY BRIGADE   èJane et Chris ALLEN inquiétés.
    1971 mars 06 ru London ANGRY BRIGADE   è Ian PURDIE arrêté et inculpé ensuite comme PRESCOTT.
    1971 mars 18 ru Ilford ANGRY BRIGADE Violente explosion contre la FORD Motor Company, en soutien à la grève très dure dans ce secteur.  
    1971 avril 01 ru Roydale ANGRY BRIGADE Bombe au domicile du Headmaster de Roydale School.  
    1971 avril 05 ru London ANGRY BRIGADE Bombe découverte au Leicester Square.  
    1971 avril 22 ru London ANGRY BRIGADE Incendie de la Barclays Bank de Whitechapel.  
    1971 avril 23 ru London ANGRY BRIGADE Tentative d’enveloppe incendiaire à la Chambre des Communes.  
    1971 avril 28 ru London ANGRY BRIGADE Bombe envoyée au Times. Accompagnée d’un texte vengeur de la ANGRY BRIGADE (AB).
    1971 avril 29 ru Gloucester ANGRY BRIGADE Sabotage à la Nuclear Power Station de Berkeley.  
    1971 mai 01 ru London ANGRY BRIGADE Bombe dans la Biba Boutique de Kensington. Avec le 8° Communiqué de la AB.
    1971 mai 04 ru London ANGRY BRIGADE 4 bombes artisanales découvertes vers un passage du 1° Ministre HEATH.  
    1971 mai 22 ru London ANGRY BRIGADE Bombe au centre informatique de Scotland Yard.  
    1971 mai 22 fra Paris ANGRY BRIGADE

    International Solidarity Movement

    Marius JACOB Group

    Attaques contre les centres de British Rails, Rolls Royce and Rover.  
    1971 juillet 19 ru Dordan ANGRY BRIGADE Plusieurs engins incendiaires dans une usine.  
    1971 juillet 22 ru Essex ANGRY BRIGADE Destruction du domicile du directeur de FORD, William BATTY.  
    1971 juillet 31 ru London ANGRY BRIGADE Explosion au domicile du Secretary for Trade and Industry, John DAVIES pour s’opposer à la fermeture des Upper Clyde Shipbuilders.  
    1971 août 15 ru London ANGRY BRIGADE Explosion au Army Recruiting Centre de Holloway Road, contre la répression en Irlande.  
    1971 août 21 ru London ANGRY BRIGADE   èmultiples arrestations : Jim GREENFIELD, Anna MENDELSON, John BARKER, Hilary CREEK et ailleurs Stuart CHRISTIE.
    1971 août 29 ru Edinburgh ANGRY BRIGADE Bombe dans l’aile militaire du Château.  
    1971 septembre 10 ru Ipswich ANGRY BRIGADE Bombe à la Courthouse.  
    1971 septembre 16 ru Dartmoor ANGRY BRIGADE Bombe découverte au mess des officiers de la prison de Dartmoor.  
    1971 septembre 20 ru London ANGRY BRIGADE Bombe sur un support du Chelsea Bridge.  
    1971 septembre 24 ru London ANGRY BRIGADE Bombe dans Albany Street Army Barracks.  
    1971 octobre 15 ru Glasgow ANGRY BRIGADE Bombe dans Maryhill Barracks Army HQ.  
    1971 octobre 20 ru Birmingham ANGRY BRIGADE Bombe au domicile de l’entrepreneur du bâtiment BRYANT, alors que ses ouvriers sont en grève.  
    1971 octobre 30 ru London ANGRY BRIGADE Bombe au Post Office Tower.  
    1971 octobre 30 ru London ANGRY BRIGADE Bombe au Cunning Man’ Pub, qui refusait de servir des ouvriers.  
    1971 novembre 01 ru London ANGRY BRIGADE Bombe au Army Tank HQ d’Everton Street.  
    1971 novembre 06 pb

    ch

    it

    esp

    Amsterdam

    Basel

    Roma

    Barcelona

    ANGRY BRIGADE Attaque contre la LLOYDS Bank.

    Attaque contre le consulat italien.

    Attaque contre l’ambassade britannique.

    Attaque contre l’ambassade britannique.

    En soutien aux anarchistes : les 8 de Stoke Newington et les italiens emprisonnés.
    1971 novembre 29 ru London ANGRY BRIGADE Bombe incendiaire aux Broadstairs Courthouse.  
    1971 décembre 01 ru London ANGRY BRIGADE Fin du procès de Ian PURDIE et Jake PRESCOTT. èIan innocenté mais Jake prend 15 ans.
    1971 décembre 15 ru London ANGRY BRIGADE Mitraillage de l’Ambassadeur de Jordanie.  
    1972 janvier 22 ru London ANGRY BRIGADE Lettres explosives à la Chambre des Communes.  
    1972 février 01 ru London ANGRY BRIGADE Bombe incendiaire dans la maison de la Rhodésie.  
    1972 février 03 ru Kirkgate – Huddersfield ANGRY BRIGADE Destruction du Army Recruiting Office.  
    1972 février 17 ru London 

    Liverpool

    ANGRY BRIGADE Bombe incendiaire au Bonhill Street Social Security Office.

    Bombe au Liverpool Army HQ.

     
    1972 février 22 ru Aldershot ANGRY BRIGADE Bombe au Aldershot Paras HQ.  
    1972 mars 10 ru London ANGRY BRIGADE Bombe contre South African Airways.  
    1972 mars 15 ru Wandsworth ANGRY BRIGADE Un officier de prison abattu.  
    1972 mars 20 ru Slough – Bucks ANGRY BRIGADE Tirs contre l’Army Recruiting Office.  
    1972 mars 30 ru Stanraer - Glasgow ANGRY BRIGADE Bombe contre la voie ferrée, sans doute en lien avec le procès des membres du Worker’s Party of Scotland, durement condamnés.  
    1972 avril 06 ru Vers Glasgow ANGRY BRIGADE Nouvelle charge contre la voie ferrée.  
    1972 avril 24 ru Sleaford – Lancs ANGRY BRIGADE Bombe au poste de police 1 jeune de 15 ans touché.
    1972 avril 26 ru Billericay – Essex ANGRY BRIGADE Bombe et incendie au Tory HQ.  
    1972 mai 01 ru London ANGRY BRIGADE Explosion à l’usine CS Gas.  
    1972 mai 30

    è1972 déc. 06

    ru London ANGRY BRIGADE è très long procès des Stoke Newington Eight. 4 acquittements.

    Jim GREENFIELD, Anna MENDLESON, Hilary CREEK, John BARKER : 10 ans.

    Peine de Jake PRESCOTT réduite à 10 ans.

    1972 décembre ru RU ANGRY BRIGADE è poursuite des arrestations.  
    1973 mai 17 IT Milano Gianfranco BERTOLI Bombe sur la Questura 4 morts.
    1973 sept. 25 esp Barcelone Salvador PUIG ANTICH Coups de feu Arrestation de Salvador PUIG ANTICH

    Exécuté au garrot le 02/03/1974.

    1974 mai 03 esp Bilbao GARI Enlèvement du directeur de la banque de Bilbao  
    1975 all Berlin Mouvement du 2 Juin Il enlève Peter LORENZ, candidat CDU à la mairie de la ville de Berlin.  
    1975 oct. 01 esp Madrid   Explosion ? 3 policiers tués.
    1977 janvier 01 it Santa Teresa di Gallura NAP ? Bombes contre des engins militaires états-uniens  
    1977 mars it Pisa Azione Rivoluzionaria Attaque de MAMMOLI responsable de la mort de Franco SERANTINI (en 1972) Blessé.
    1977 avril 30 it Milano Azione Rivoluzionaria Attentat contre Opel et un bureau de placements.  
    1977 mai 03 all Singen Mouvement du 2 Juin Fusillade contre la police 2 policiers blessés. Les 2 membres du M2J sont blessés et arrêtés : Verena BECKER et Günter SONNEBERG.
    1977 juillet 17 it Firenze Azione Rivoluzionaria Explosions contre une prison en construction à Solliciano.  
    1977 juillet 17 it Torino Azione Rivoluzionaria Explosions contre une prison à Scaldiano.  
    1977 août 02 it Torino NAAR Explosion contre l’usine IPCA « fabrique du cancer ».  
    1977 sept. 18 it Torino NAAR Explosion au siège de La Stampa  
    1977 sept. 19 it Torino NAAR Attentat contre un journaliste de L’Unità Blessé.
    1977 sept. 25 it Bologna Azione Rivoluzionaria Explosions contre VOKSWAGEN  
    1977 octobre 19 it Bologna Azione Rivoluzionaria Explosions contre Kalle Infortex  
    1977 nov. 09 aut   Mouvement du 2 Juin Enlèvement de l’industriel Michael PALMER contre rançon par Inge VIETT, Gabrielle ROLLNICK et Julianna PLAMBECK.  
    1977 nov. 20 fra Toulouse CARLS – Coordination Autonome des Révoltés Bombe contre le système informatique d’une administration EDF.  
    1978 jan. esp Barcelone Accident ? Incendie du théâtre Scala (4 morts) attribué à tort au mouvement libertaire, mais ayant de grands retentissements sur le MLE  
    1978 mai éu Chicago UNABOMBER Courrier piégé : premier acte de Ted (Theodore John KACZYNSKI) revendiqué parfois par les anarchistes.  
    1978 fin esp Dos Hermanas FIGA Attentat ou Tentative de lutte armée vers Séville  
    1979 mai 01 fR Paris ACTION DIRECTE Tirs contre le bâtiment du CNPF  
    1979 juin esp Alméria FIGA Tentative de lutte armée I militant libertaire tué.
    1979 sept. 15 fr Paris ACTION DIRECTE Attentats contre les ministères du Travail et de la Santé  
    1979 sept. 16 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat au siège de la SONACOTRA Destruction du bâtiment.
    1979 sept. 16 fr Paris ACTION DIRECTE Mitraillage des locaux du Secrétariat aux Travailleurs Immigrés  
    1979 sept. 29 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre les locaux du patronat chargé de l’emploi pour la région parisienne  
    1980 février 03

    1980 février 05

    fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre la Direction de l’Inspection du Travail  
    1980 février 10 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre les locaux de l ‘UCPI, société immobilière jugée responsable d’expropriations à Paris  
    1980 mars 12 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre une autre société immobilière  
    1980 mars 14 fr Paris ACTION DIRECTE Attentats contre des locaux de la DST et contre l’Organisation Internationale de Coopération des Polices - OICP  
    1980 mars 16 fr Paris ACTION DIRECTE Un commando tire dans les locaux du Ministère de la Coopération Le Ministre GALLEY échappe de peu aux tirs.
    1980 mars 27 & 28 fr Maison-Alfort ACTION DIRECTE Suite aux arrestations de personnes supposées liées à AD, le groupe s’en prend au Fort du GIGN de et 32 membres arrêtés.
    1980 mars 27/ 28 fr Toulouse ACTION DIRECTE contre un commissariat  
    1980 avril 15 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat et tirs contre le Ministère des Transports et contre la Direction de la Sécurité routière  
    1980 juil.04 fr Paris Groupe armé AD ? Pillage de la mairie du XIVème arr.  
    1980 août 28 fr Paris ACTION DIRECTE Attaque contre une banque Fusillade avec les forces de l’ordre.
    1980 sept. 13 fr Paris ACTION DIRECTE Fusillade Une douzaine d’arrestations.
    1980 sept. 17 fr Paris ACTION DIRECTE Mitraillage du Poste de garde de l’École de guerre  
    1981 avril 15 fr Paris ACTION DIRECTE Attaque de banque, fusillade Place des Ternes Un policier tué.
    1981 fr     Succès électoral de MITTERRAND et grèves de la faim de militants d’ ACTION DIRECTE Amnistie des prisonniers politiques en France, communistes et anarchistes.
    1981 déc. 22 fin Helsinki Laouri Farid BENCHELLAL Ce militant d’ ACTION DIRECTE est arrêté et tabassé à  mort Mort de BENCHELLAL.
    1981 déc. 24/25 fr Paris et Province ACTION DIRECTE 7 attentats contre des magasins de luxe, dont ROLLS ROYCE  
    1982 février 19 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre le local des organisations d’extrême droite turques  
    1982 mars 30 fr Paris ACTION DIRECTE Mitraillage de l’antenne du Ministère de la Défense Israélien  
    1982 juin fr Versailles ACTION DIRECTE

    Unité Combattante BENCHELALL

    Action contre la tenue du G7

    Attentat contre siège du FMI et de la Banque Mondiale

     
    èdissolution d’ ACTION DIRECTE par l’État 19/08/1982.
    1983 mai 31 fr Paris ACTION DIRECTE Fusillade rue Trudaine 2 policiers tués.
    1983 juil. 30 fr Paris ACTION DIRECTE Tentative d’expropriation de la bijouterie Aldebert (Place de la Madeleine)  
    1983 sept. fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre le siège de la Marine nationale  
    1983 sept. 29 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre le Cercle Militaire inter-allié  
    1983 oct. 14 fr Paris ACTION DIRECTE

    COLP Communistes Organisés pour la Libération Armés

    Fusillade dans le 17ème arr. 2 policiers blessés

    Ciro RIZZATO des COLP tué

    èprocès.

    1984 juil. 12 fr Paris ACTION DIRECTE

    U.C. Ciro RIZZATO

    Attentat contre l’Institut des Affaires Atlantiques  
    1984 juil. 13 fr Paris ACTION DIRECTE

    U.C. BENCHELLAL

    Attentat dans un bureau du Ministère de la Défense et dans les locaux du SIAR (Surveillance Industrielle de l’Armement)  
    1984 juil. 14 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre les annexes du Ministère de l’Industrie  
    1984 août 02 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre le siège de l’ESA – European Space Agency  
    1984 août 23 fr Paris ACTION DIRECTE Voiture piégée devant le siège de l’UEO  
    1984 août 29 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre le siège du PS et contre le Ministère de la Défense  
    1984 oct. 20/21 fr   ACTION DIRECTE Attentats contre usines d’armements : DASSAULT et HISPANO-SUIZA  
    1985 janvier 25 fr   ACTION DIRECTE

    Commando Elisabeth Van DYCK

    Exécution du général AUDRAN, responsable des Affaires internationales du Ministère de la Défense Remarque : Elisabeth Van DYCK est une membre de la RAF tuée lors de son arrestation.
    1985 avril 13 fr   ACTION DIRECTE

    U.C. Sara MEIDLI

    Attentat contre la banque Leumi et l’ONI  
    1985 avril 14 fr   ACTION DIRECTE

    U.C. Sara MEIDLI

    Attentat contre le journal d’extrême droite Minute  
    1985 avril 27 fr Paris ACTION DIRECTE Attentat contre le siège européen du FMI  
    1985 avril 30 fr   ACTION DIRECTE

    U.C. BENCHELLAL

    Attentat contre usines d’armements TRT et SAT  
    1985 juin 26 fr   ACTION DIRECTE

    Commando Antonio LO MUSCIO

    Attentat contre le Général BLANDIN, Contrôleur général des Armées Échec

    Remarque : LO MUSCIO est un membre des NAP tué lors de son arrestation.

    1985 août 08 all Frankfort ACTION DIRECTE

    RAF

    Le Commando Georges JACKSON attaque la base aérienne US 3 soldats US tués

    Remarque : JACKSON, membre assassiné du BPP.

    1985 sept. 05 fr   ACTION DIRECTE Attentats contre ATIC, PÉCHINEY, RENAULT, SPIE-BATIGNOLLES  
    1985 octobre fr Paris ACTION DIRECTE Attentats contre Radio-France, A2, Haute Autorité de l’Audiovisuel  
    1986 avril 15 fr   ACTION DIRECTE

    Commando Christos KASSIMIS

    Attentat contre le vice-président du CNPF, Guy BRANA, PDG branche « armements » de THOMSON  
    1986 nov. 17 fr Paris ACTION DIRECTE

    Commando Kepa CRESPO-CALLENDE

    Attaque contre le siège d’Interpol  
    1986 nov. 17 fr   ACTION DIRECTE

    Commando Pierre OVERNEY

    Exécution du PDG de RENAULT, Georges BESSE 1 mort

    Remarque : OVERNEY, militant mao, tué par un vigile de RENAULT.

    1987 février 21 fr   ACTION DIRECTE Rafle policière Arrestations de Joëlle AUBRON, Georges CIPRIANI, Nathalie MÉNIGON, Jean-Marc ROUILLAN.
    1988 mai 12-13 it La Spezia

    Roma

    Un anarchiste 3 bombes.

    Mais l’action est condamnée par le mouvement dans sa grande majorité.

     
    1989 août 24 IT Roma Luigi BIASI Bombe revendiquée par l’ORAI – Organisation Révolutionnaire Anarchiste Insurrectionnelle Mort lors de l’explosion.
    1994 sept. 19 it Serravalle (Trento) 5 anarchistes 

    Carlo TESSERI, Antonio BUDINI, Jean WEIR, Cristos STRATIGOPULOS,

    Affaire du vol de la Cassa Rurale 5 anarchistes incarcérés.

    èprocès juin 1995

    èappel en Cassation décembre 1995

    ènouveau procès janvier 1996 : de 6 à 7 ans pour 4 anarchistes .

    1995 avril éu   UNABOMBER Dernier acte terroriste de KACZYNSKI. 

    Au total depuis 1978, il aurait causé la mort de 3 personnes et blessé plus de 20 autres.

    Mort du président de l’Association Forestière californienne.

    Arrestation d’UNABOMBER avril 1996.

    Procès début 1998. Réclusion perpétuelle.

    1997 avril 25 it Milano Azione Rivoluzionaria Anarchica ? Bombe attribuée aux anarchistes, et condamnée par la quasi-totalité du mouvement. èprocès du 08/06/1998 l’anarchiste Patrizia CADEDDU prend 5 ans.
    2001 déc. 19 it Bologna Horst FANTAZZINI Tentative ironique de vol d’une banque avec un cutter Arrêté, il meurt 5 jours après en prison !
    2004 it   Luigi FARRIS Colis piégés envoyés à diverses personnalités dont Romano PRODI attribués à l’ASAI (Acronyme Sarde des Anarchistes Insurrectionnels) ou à la FAI Fédération Anarchiste Informelle Luigi FARRIS, 25 ans, inculpé.
    2006 février 25 gre Athènes Groupe Solidarité aux prisonniers d’Action Directe Bombe à Maroussi devant une banque BNP-Paribas.  
    2006 février 26 GRE Athènes Groupe Solidarité aux prisonniers d’Action Directe Bombe contre un garage Renault  

     

    Merci à Cyrille pour les informations récentes, notamment sur Action Directe 

     
    Ce travail est une œuvre mutualiste en constante modification. Soyez donc attentifs aux dates de mise à jour indiquées. Si vous trouvez des erreurs ou des ajouts à faire, merci de me les communiquer, cela profitera à tous.

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    Michel ANTONY 

      ContactMichel.Antony@ac-besancon.fr

      ou Michel.Antony@wanadoo.fr


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